Ce jeudi 12 décembre, à Rennes, environ 500 personnes se sont rassemblées sur l’esplanade Charles-de-Gaulle. Répondant à l’appel de la CGT et de FO, soutenus par Solidaires et FSU, elles ont exprimé leur colère face aux inquiétudes pesant sur l’emploi industriel et les services publics.
Le cortège, parti peu après 14 heures, a mis en lumière des entreprises confrontées à des restructurations. En tête, les salariés d’Axians (filiale de Vinci), installés à Pacé, sont directement touchés par un plan de sauvegarde de l’emploi qui menace 161 postes. Ils ont été rejoints par des personnels d’autres sociétés, telles que Easydis, une plateforme logistique du groupe Casino, dont la fermeture à Gaël est programmée d’ici fin décembre.
Selon la CGT, ce sont 200 000 emplois qui pourraient disparaître à l’échelle nationale, dont plusieurs centaines en Ille-et-Vilaine. « Prenez Stellantis : 200 contrats intérimaires ne seront pas renouvelés dès le 1er janvier. Cela fragilise encore plus les familles et l’économie locale », s’indigne Dominique Besson Milord, secrétaire départemental de l’Union de la CGT.
Présents en nombre, les agents de la fonction publique ont dénoncé pour leur part une détérioration constante de leurs conditions de travail. Ils étaient aux côtés des professionnels des soins et des aides à domicile, souvent en retrait des débats. « Nous sommes en première ligne pour épauler les plus fragiles, mais les moyens manquent cruellement », déplore une salariée du secteur. « Le climat se dégradent, et nous sommes à bout », ajoute-t-elle.
Au cœur de la mobilisation, les cheminots ont marqué les esprits en défendant avec force le fret ferroviaire, menacé par des politiques de désengagement. En grève depuis mercredi, ils ont rappelé l’importance de leur service essentiel. « Le train, c’est plus qu’un mode de transport : c’est un outil écologique et structurant pour nos territoires, qu’il faut absolument préserver », explique Dominique Besson Milord, secrétaire générale de l’Union Départementale CGT 35.
Cette mobilisation intervient dans un contexte politique tendu, alors qu’un remaniement ministériel est attendu dans les heures à venir. « Nous ne pouvons plus rester dans le silence face à cette destruction de l’emploi et des services publics », insiste Fabrice Lerestif. Le cortège a suivi un itinéraire familier, remontant la rue d’Isly, l’avenue Jean Janvier, puis traversant la place de Bretagne. Dans une ambiance studieuse, mais déterminée, les participants, équipés de banderoles et de pancartes, ont bravé des températures proches de zéro. La mobilisation ne s’arrête pas là.
Un rassemblement est prévu demain, vendredi 13 décembre, à 11 heures devant la gare de Messac. Les cheminots protesteront contre la suppression d’un guichet, perçue comme une nouvelle atteinte aux services publics ferroviaires. « Aujourd’hui, la convergence des luttes est notre meilleure arme pour obtenir des résultats », conclut Dominique Besson Milord.