Ce mardi 6 juin 2023, à l’appel de l’intersyndicale, c’était le baroud d’honneur contre la réforme des retraites ! À Rennes, les manifestants étaient plus considérables que lors des récents cortèges (5 500 selon la préfecture). Vers midi, ils sont partis en retard, de la place de Bretagne, sous le cagnard, avec en tête de procession les plus radicaux. Arrivés rue d’Isly, un petit nombre d’individus, grimés et sous des parapluies, ont vandalisé l’agence immobilière Cytia, sous les yeux apeurés des employés.
Après une brève accalmie, les tensions ont été plus vives, sur le pont Pasteur, où les jets de projectiles et de lacrymogènes ont été multiples de part et d’autre des forces en présence. Auparavant, le bureau Pitrel et l’hôtel Garden ont eu à subir des exactions des plus contestataires. « Le recensement provisoire fait état de tags, de dégradations d’agences bancaires (CA, Société Générale) et immobilières (Citya liberté, Pitrel) mais aussi de lancers de peinture et projectiles sur les policiers et gendarmes. »
Vers 13 h 30, tout semblait redevenir calme. Mais au regard de la construction d’une barricade en face du lycée Émile Zola, les forces de l’ordre ont chargé pour l’enlever. Elles ont réussi leur objectif, non sans risquer d’être pris en étau par deux groupes de manifestants hostiles (1). Une heure plus tard, vers 14 h 30, la manifestation s’est dispersée autour de la place de Bretagne. « Il n’y a pas eu de blessés ni d’intervention des services d’incendie et de secours », notait la préfecture.
Demeurant sur la place de Bretagne, quelque 300 individus ont provoqué les forces de l’ordre avec des tirs de projectiles jusqu’à 15 h 30. En réplique, les représentants de l’état ont fait usage de grenades à main pour les éparpiller. « Trois personnes ont été arrêtées pour vérification d’identité. Deux autres détenant des boucliers ont été interpellées, portant le nombre d’interpellations pour possession d’équipements de protection prohibés par décision préfectorale à cinq. » Un policier de la BAC a été blessé au genou au cours de l’intervention.
(1) Interrogé, un officier de police revient sur cette situation et affirme une stratégie bien pensée. «On a retiré la barricade pour permettre à la manif institutionnelle de progresser. Puis on a reculé pour qu’elle puisse avancer. »