Au conseil municipal de Rennes, on ne parle pas toujours d’affaires locales. On évoque parfois les questions de société. En septembre, il fut question de laïcité durant plus de deux heures. Lundi dernier, il fut traité du droit à l’IVG lors d’un voeu des écologistes rennais (1).
Malgré l’importance du sujet, la droite est montée au créneau non pas pour protester contre le droit à l’avortement mais tout simplement parce que pour elle le conseil municipal n’a pas à s’occuper de ce genre d’affaires. « Ce n’est pas sérieux, voire indécent de traiter de la sorte un tel sujet compte tenu de sa gravité », a indiqué Amélie Dhalluin, élue de l’opposition municipale. « Il ne s’agit pas de proposer un vœu pour se donner bonne conscience, il s’agit de savoir ce que l’on peut changer à Rennes. »
Car pour elle, pas de doute, ce genre de voeu ne respecte pas le code des collectivités locales. « Il n’est pas d’intérêt local », explique-t-elle simplement. En d’autres termes, les élus locaux doivent s’occuper d’affaires locales et non nationales. « Nous sommes d’autant plus étonnés que, vous madame la maire, vous nous avez fait la leçon du dernier conseil métropolitain sur ce qui se dit ou ce qui ne se dit pas dans une telle assemblée… »
La droite n’a pas pris part au voeu voté par la majorité municipale. En Europe, cinq pays ne respectent pas le droit à l’IVG ! A noter que les écologistes demandent l’inscription du droit à l’avortement dans la charte européenne des droits fondamentaux.