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mercredi 23 avril 2025
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A RETIERS : ON S’EST INTERROGÉ SUR L’AVENIR DU BIO !

Le bio n’est plus une mode. Ancré dans notre pays, dans notre vie, il vit une croissance sans précédent. A la fin de l’année 2016, il devrait atteindre les 6, 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit un gain d’un milliard d’euros en un an. Le chiffre de 9 milliards est même évoqué en 2020 par le cabinet Xerfi. De quoi attirer le regard de nombreux agriculteurs dits conventionnels et la convoitise des grands supermarchés ! C’était l’objet d’une grande conférence au salon de Retiers, il y a quelques jours.

Dans les six premiers mois de l’année, 21 nouvelles fermes bio sont nées chaque jour en France. Avec tant d’autres, elles fournissent le marché de la vente directe. Mais pas seulement… Les grandes surfaces profitent également de la manne. « Les GSA (grandes surfaces alimentaires), note le cabinet Xerfi dans une étude publiée en juillet dernier, seront les grandes gagnantes de la vague de démocratisation du bio en France d’ici 2020. Grâce à leur puissance marketing, elles capteront les nouveaux acheteurs dans le vivier des consommateurs occasionnels. »

Détenant 43 % du marché, les grands distributeurs ont, depuis quelques années, multiplié l’ouverture de magasins bios. Carrefour a créé onze surfaces et Auchan deux. Même Picard s’y met en ambitionnant de développer une gamme de produits biologiques. Cette massive des grands magasins n’est pas sans inquiéter les agriculteurs bios. « J’en ai fait l’amère expérience », dit un éleveur dans les Pays de Loire. « Ils sont parfois sans foi ni loi ! »

Beaucoup d’agriculteurs bio craignent d’être mangés tout cru par la grande distribution ! Ils ont peur d’être pieds et poings liés, de ne pouvoir répondre à la demande et surtout de perdre leur âme. « L’agriculture doit changer d’échelle sans perdre ses valeurs, » prévient Stéphanie Pageot, présidente de la Fédération nationale de l’Agriculture biologique. « Il faut fixer les règles du jeu à l’avance, » complète Ronan Le Velly, maître de conférences en sociologie à Montpellier SupAgro. « Peu importe les intentions de chacun, l’essentiel est de mettre en place des relations solides entre distributeurs et agriculteurs, de rendre lisible l’origine des produits, de privilégier les circuits de proximité et de fixer des feuilles de route compris par tout le monde. »

Face aux inquiétudes, les distributeurs veulent apaiser les craintes. « Cette progression sans limite est une bonne nouvelle. Elle sera gagnant/gagnant pour tout le monde», confie Philippe Bernard, directeur partenariat PME et monde agricole de Carrefour. Mais encore faut-il combattre quelques préjugés des consommateurs et des distributeurs ! Oui, il faudra respecter la saisonnalité des produits, non il ne faudra pas raisonner de la fourchette à la fourche !

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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