Henry, âgé de 47 ans, est un habitué des prétoires. A son actif, il a déjà 23 mentions à son casier judiciaire dont huit vols et une quinzaine de délits routiers. Il y a huit jours, il est sorti de prison où il avait purgé 3,5 ans. Pour autant, son séjour derrière les barreaux ne l’a pas calmé. Dans la nuit du 7 février, à Redon, il emmène son beau-fils et un de ses amis (tous deux mineurs) siphonner l’essence d’un engin de 36 tonnes dans la société de location Loxam, à Redon.
Arrivés sur place, les trois compères, cagoulés et armés de couteaux, découpent un grillage et parviennent à s’emparer de 300 litres de gasoil. Mais la maréchaussée redonnaise est en patrouille. A leur vue, les trois comparses tentent de fuir, laissant s’écouler une partie de leur carburant (entre 50 et 100 litres de gazole) dans le réseau d’eaux pluviales et donc nécessairement dans la Vilaine toute proche ; ce qui avait déclenché une intervention des pompiers.
« Un choc de la libération ? »
Devant le juge, ce mercredi, le prévenu jure ses grands dieux d’être soucieux de l’environnement. « Je regrette. Je ne voulais pas déverser de l’essence dans les égouts. J’aime la nature et je vous promets, j’ai fait ça sur un coup de tête. » Dans ses réquisitions, le parquet n’a pas été sévère à l’égard du multirécidiviste. « La sortie « sèche » de prison peut entrainer parfois un choc de la libération et favoriser la réitération de faits. Compte tenu de la reconnaissance des faits, je propose de condamner monsieur à une détention à domicile Je requiers 6 mois d’emprisonnement sous surveillance électronique. » Le juge a suivi les réquisitions du représentant de l’Etat. L’individu s’en sort bien. Comparaissant sous escorte gendarmesque, il ressort libre de l’audience, avec le sourire…