Décidément, Villejean est sous le feu de l’actualité. Ce 19 mars, au petit matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger les occupants du campus. Mais rebelote, ce soir, elles sont revenues encore une fois à la demande de la présidence. « Cet après-midi, en marge de l’AG (assemblée générale) étudiante qui s’est tenue sur Villejean, de sévères dégradations ont été commises à l’encontre du bâtiment Présidence », confirme la direction dans un communiqué envoyé aux personnels. « Un groupe d’individus a aussi forcé l’entrée du bâtiment Érève pour l’envahir, contraignant la direction de l’Université à faire de nouveau appel aux forces de l’ordre pour évacuer l’édifice. L’intervention s’est déroulée à 17 h et s’est faite dans le calme. Nous ne pouvons pas accepter que la violence s’installe comme une modalité d’action récurrente et vienne menacer nos lieux d’études et de travail. Nous condamnons ces actes avec la plus grande fermeté. »
Dans ces conditions, la Bibliothèque centrale n’ouvrira pas ses portes demain.»
Ce soir, la direction appelle à mettre fin à cette escalade de la violence. Plus tôt, la députée insoumise Marie Mesmeur dénonçait le recours aux policiers. «Chers Présidents d’Universités, la franchise universitaire existe, ne l’oubliez pas. Ne vous rendez pas complices de la Macronie qui tente, en vain, d’écraser les voix dissidentes. Cela n’a jamais fait avancer l’intérêt commun.» Même son de cloche chez l’Union pirate sur Twitter. « C’est un choix honteux de la présidence d’avoir eu recours à la police !», ajoute le syndicat étudiant.
Représentant du centre droit, Charles Compagnon salue la « décision de la présidence de de Rennes 2 d’affirmer enfin son autorité» en défendant l’intérêt général. « Il est impératif que cette détermination se poursuive et s’accompagne de mesures fermes contre ceux qui transforment l’université en un champ d’affrontements idéologiques stériles. Les dégradations matérielles et les entraves aux enseignements ont un coût que la collectivité ne saurait supporter indéfiniment. On ne peut d’ailleurs qu’être frappé par l’ironie d’un mouvement prétendant soutenir les services publics en orchestrant leur paralysie et en creusant davantage encore le déficit de ressources. » Face à ces « dérives », Charles Compagnon appelle à « une vigilance accrue et à une réaffirmation sans ambiguïté des principes » qui fondent l’université : la transmission du savoir, la confrontation respectueuse des idées et la garantie de conditions dignes pour tous les étudiants. « Il est de notre responsabilité collective de ne pas céder à la fatalité et d’exiger que ces valeurs soient pleinement restaurées. »