Entre le 25 novembre 2021 et le 11 décembre 2021, des étudiants sont agressés dans le quartier de Beaulieu. Ils sont en tout neufs qui déposent plainte au commissariat de police. A chaque fois, le mode opératoire de leur agression est identique. « Les agresseurs abordent leurs victimes alors qu’elles sont seules », explique ce soir, Philippe Astruc, dans un communiqué envoyé à notre rédaction. « Ils les menacent avec un couteau et les violentent dans le but de voler leurs effets personnels. Certains des étudiants sont contraints de remettre leur code de carte bancaire et de téléphone, toujours sous la menace d’un couteau et de coups », ajoute le procureur. « L’une des victimes est blessée le 8 décembre 2021 d’un coup de couteau à chaque cuisse, ces blessures ayant occasionné sept jours d’interruption totale de travail. »
A quatre reprises, les cartes bancaires volées sont utilisées aussitôt après les agressions et des retraits d’espèces allant jusqu’à 560 euros sont effectués. Quelques jours plus tard, le 11 décembre 2021, une agression rue de Dinan à Rennes donne lieu à l’interpellation de sept personnes. « Au cours de cette affaire, la victime est abordée par un groupe qui lui extorque son téléphone, sa carte bancaire et ses codes de carte bleue. » Un retrait d’espèce est d’ailleurs opéré avec la carte de la victime aussitôt après les faits.
Ces interpellations donnent lieu aux suites judiciaires suivantes. « Un premier majeur a été remis en liberté (non impliqué dans les faits) et un second a été convoqué devant le tribunal correctionnel à l‘audience du 5 mai prochain », précise le Procureur de la République. Les cinq autre mineurs ont aussi affaire à la justice. « L’un relève de la compétence du parquet de Saint-Malo et les quatre derniers seront jugés par la juridiction des mineurs le 24 janvier prochain. » Après cette agression, les hommes de la sureté départementale d’Ille-et-Vilaine ont fait le rapprochement avec les faits commis sur le campus. « Leurs investigations ont permis d’identifier et de mettre en cause six jeunes hommes, un majeur et cinq mineurs dont quatre d’entre eux étaient déjà concernés par les faits du 11 décembre 2021. » Placés en garde à vue le 19 janvier 2022, certains ont reconnu partiellement leurs méfaits.
A l’issue des gardes à vue, les six individus âgés de 14 à 18 ans, de nationalités albanaise (4), italienne (1) et française (1) ont été déférés au parquet de Rennes. Ils font l’objet d’une information judiciaire criminelle pour extorsions avec arme, vols avec arme et escroqueries. « Le mis en examen majeur a été placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet. Des contrôles judiciaires stricts, comportant une interdiction paraitre à Rennes et des placements en centres éducatifs fermés, ont été requis à l’égard des 5 mineurs. Les décisions à ce titre interviendront dans la soirée. » Les auteurs risquent 30 ans de réclusion criminelle.