18.5 C
Rennes
samedi 14 septembre 2024
AccueilActualitésBILLET D’HUMEUR : QUAND UNE BANQUE QUITTE RENNES POUR UN PROBLÈME DE MOBILITÉ ! 

BILLET D’HUMEUR : QUAND UNE BANQUE QUITTE RENNES POUR UN PROBLÈME DE MOBILITÉ ! 

La capitale bretonne est devenue aussi célèbre que Paris pour ses bouchons. Il y a encore quelques jours, faute de ligne B (raison officielle), les embouteillages bloquaient toutes les artères de la ville et la rocade. Les « besogneux » avaient besoin d’une heure et plus pour se rendre de leur domicile à leur lieu de travail. Mais ouf, la « b » est à nouveau en fonctionnement. Mais ouf, il y a des bicyclettes et des bus. Mais non, il y a aussi des travailleurs de l’ombre qui viennent de la périphérie en voiture pour aller bosser moyennant un salaire de misère. Il y a aussi des artisans, des chefs d’entreprises qui se déplacent pour assurer un rendez-vous, un chantier ! On ne transporte pas toujours son barda en vélo cargo…

Aujourd’hui, les patrons ont trouvé la parade. Ils s’organisent autrement. Ils décalent quand ils le peuvent leurs rencontres professionnelles à 11 h (moins de circulation) ou se refusent tout bonnement de pénétrer dans le no man’s land rennais. « Je ne fais plus un repas d’affaire dans le centre-ville », affirme l’un d’eux. Encore plus grave, des employés n’arrivent plus à l’heure au boulot. Au-delà du stress pour nos salariés, qui, pour beaucoup, sont consciencieux, cela enclenche moins de rentabilité pour les entreprises. 

Grand groupe bancaire, le Crédit Agricole, installé en infrarocade à la Courrouze, a pris le taureau par les cornes. Il a décidé de louer un espace de 1200 m2 en bord de la quatre voies Redon-Rennes, à deux pas du golf de Cissé-Blossac pour ses collaborateurs du sud de Rennes. « Un million d’euros sont mis sur la table pour remodeler, insonoriser, équiper et décorer ces 1200 m2 », assure le journal Ouest-France dans une récente édition. « Nous voulions ouvrir des locaux à proximité des lieux de nos agents. 75 % vivent en dehors de notre rocade », précise le directeur général du Crédit Agricole. 

Le Crédit Agricole espère réduire 28 tonnes de CO2 par an. Mais paradoxalement, il continue à mettre en avant la voiture pour le déplacement de ses employés. 

Pourtant, la banque avait été le faire-valoir de la zone d’activités de la Courrouze. Pourtant, elle avait délaissé ses locaux dans le centre-ville (permettant à la ville de faire une belle promotion immobilière). Mais quelques années plus tard, elle est obligée de revoir sa copie. Elle montre ô combien les naufragés de la route sont bien seuls face aux politiques de mobilité. Sans doute aurait-elle pu attendre les prochains trambus, prévus entre Saint-Jacques de la Lande, la Courrouze et le coeur de Rennes. Que nenni ! la banque n’a pas le temps d’attendre et préfère voir ses employés à l’heure au travail. Surtout, elle ne pouvait pas risquer de voir ses collaborateurs prendre encore du retard sur la route entre Saint-Jacques et la Courrouze qui sera bientôt réduite à une voix pour laisser passer les dits-trambus…

Bref, cette mobilité « contrainte » au nom du respect de l’environnement met tout le monde dans l’embarras. Elle enclenche le « chacun pour soi ». Elle incite à trouver des parades. Une politique d’encouragement à la mobilité douce n’aurait-elle pas été la meilleure solution ? Un juste équilibre entre les usagers de la route n’était-il pas un moyen plus efficace pour faire accepter dans les mentalités l’emploi raisonné du vélo, des bus et autres engins ? Devant un tel marasme, il est peut-être grand temps de mener une enquête sur les besoins de chacun dans chaque commune, de prévoir un plan de mobilité à l’échelle de l’agglomération (comme le Grand paris), d’envisager des contournements routiers de Rennes, de programmer l’arrivée des voitures électriques, d’interroger les universitaires, d’augmenter le trafic ferroviaire ? Mais cela suppose peut-être de changer de paradigme, de ne plus continuer sur la même voie, de ne plus chasser l’automobile à tout va. «Le métro n’est pas la seule solution», expliquait un habitant de Saint-Armel. L’homme attendait 19 h pour quitter Rennes et ainsi éviter les bouchons. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

// Dernières nouvelles publiées

UN TRAFIC DÉMANTELÉ PAR LES GENDARMES

Les dealers adoptent désormais des méthodes numériques. Ils vendent sur internet, notamment via les réseaux sociaux, où les transactions s’organisent et les produits sont...
- Advertisement -
- Advertisement -

// Ces articles peuvent vous intéresser