Jacques Guénée (à gauche, à côté de son frère Louis), le mythique président de l’Avenir de Rennes, est décédé à l’âge de 91 ans. L’homme, ayant marqué le basket breton, illustre parfaitement la fin d’une époque merveilleuse où l’engagement sportif représentait quelque chose dans la société.
Le jeune garçon avait commencé le basket après-guerre, émerveillé qu’il était, à l’instar de beaucoup de mômes, par le côté ludique et spectaculaire du basket, un sport pratiqué dans des associations qui véhiculaient des valeurs humaines de camaraderie, solidarité et fraternité. Très rapidement impliqué dans le bénévolat, il participa entre 1956 et 1957 à la construction de la salle de la rue de Papu, tout proche du garage qu’il tenait avec son frère à l’angle des rues de Brest et Vaneau. En 1968, il devint naturellement le président du nouveau club, l’Avenir de Rennes, issu d’une fusion entre les garçons du Patronage Saint-Etienne et les filles des Abeilles.
La passion du basket atteignait alors son comble avec l’accession des garçons en nationale 2. Les gradins de la salle Papu étaient alors très fréquentés. Un premier entraîneur-joueur américain arriva en 1975, et l’Avenir parvint progressivement à la division Pro B dans les années 80. Dans le même temps, la section féminine accéda en nationale 2, puis à la ligue féminine à la fin des années 90. Jacques Guénée eut alors à affronter des soubresauts liés à la professionnalisation du basket. Mais le personnage, tenace, n’abandonna pas ses valeurs. Il continua sa présidence pour sauver le club, puis lâcha en 2006.
Mais par passion il ne quitta pas les lieux. On le voyait toujours aux abords du terrain pour regarder un match de départementale ou de jeunes. « C’était quelqu’un de très discret. Mais un grand animateur et organisateur. Quelqu’un qu’on ne peut pas oublier », dit un ancien habitant de la rue de Brest ayant connu cette période. « C’était le président de tous les membres du club. Des filles aux garçons, des poussins aux seniors, quels que soient leurs niveaux. On le voyait toujours dans les gradins à nous encourager avec discrétion. Ce sont aussi des souvenirs de déplacements dans la DS break à St-Brieuc ou Brest ! Un Grand Monsieur », raconte avec émotion Pierre Legros, un ancien joueur de l’Avenir. Messe samedi 16 octobre à 10 h 30 en l’église Saint-Paul.