Le Rennais Anthony Le Daniel tutoie les stars du judo français. Vice-président de France Judo (plus de 500 000 licenciés et 5 000 clubs), il a accompagné Teddy Riner et ses copains pendant les dix jours des JO. Lors de la victoire des Français au tournoi par équipes, il a été aperçu sur le tatami, félicitant chaleureusement la Rennaise Clarisse Agbegnenou et les autres. « Je me suis retrouvé au milieu d’eux, sautant dans les bras de tout le monde », raconte-t-il. « C’est important de montrer que les élus ne sont pas là uniquement pour insuffler des stratégies. Nous avons vibré dans les tribunes avec nos compétiteurs. Nous étions à la fois supporters et dirigeants. »
La ministre des Sports m’est tombée dans les bras, c’était rigolo ! »
Dans les tribunes, Anthony a vécu intensément ses Jeux. « Notre fédération visait dix médailles », rappelle-t-il. « C’est ambitieux. Mais l’objectif est rempli, bien rempli. Nous avons battu un record historique. Nous étions fiers, satisfaits et soulagés au moment de la victoire de notre équipe qui fut comme une apothéose. Nos athlètes ont bataillé jusqu’au bout. » Devant le monde entier, le Rennais partageait le stress de ses judokas. « Les JO sont la compétition d’une vie. Ils font endurer aux concurrents une pression encore plus folle lorsqu’elle est éprouvée à la maison. »
À l’heure des bilans, Anthony est fier du travail de sa fédération envers tous les salariés. « Nous avons acheté 7 000 billets d’entrée pour nos licenciés et nos dirigeants de ligues. Beaucoup ont pu assister à la magie des Jeux. Nous sommes l’une des seules fédérations à avoir pensé à nos adhérents. » Par ce geste généreux, il voulait remercier le staff médical, les partenaires, bref, tous ceux qui contribuent à la bonne forme des athlètes. « À un an des JO, nous avions fait le pari fou de changer les équipes. C’était risqué, mais c’était visiblement un nécessaire réajustement pour obtenir des médailles. »
La capacité de Teddy à séduire les foules est incroyable. Pour le soutenir, il y avait Omar Sy, Patrick Bruel, Harry Roselmack, et même le président de la République. »
Dans la salle olympique, Anthony a été surpris par l’ambiance. « Honnêtement, j’ai participé aux championnats du monde, à de nombreux tournois. Mais là, c’était extraordinaire. Beaucoup de judokas le disent : ils ont été portés par l’assistance. La communion était totale », indique-t-il. Durant les JO, sa fédération a créé une fan-zone dans la capitale. « Tous les soirs, nous avions du public », confie-t-il. « Ceux qui ne pouvaient pas être dans la salle étaient invités à l’Institut de Judo pour voir les combats sur écran géant, se restaurer et saluer les médaillés. Ils ont même pu rencontrer les judokas japonais. Cela a beaucoup plu. C’était une vraie chance. Je puis vous dire : il est difficile de revenir à la réalité ! »