L’audience de routine aurait pu tourner au bain de sang. Le 26 décembre dernier, un jeune homme de 23 ans comparaissait au Parlement de Bretagne en tant que principal suspect dans une affaire de meurtre. Devant les juges, il avait alors tenté de désarmer un gardien pour faire usage de son pistolet.
Lorsque Corentin Villette, 23 ans et natif de Saint-Nazaire (44), comparaît devant les juges de la chambre d’instruction le 26 décembre 2024, l’audience de routine tourne à la panique. Avant même que les magistrats ne fassent lecture de la procédure, l’individu se retourne et tente de s’emparer de l’arme à feu de l’agent pénitentiaire qui l’escorte.
Heureusement pour l’assemblée, le fonctionnaire est gaucher. L’arme est du mauvais côté du détenu, ce qui rend la tâche compliquée.
L’escorte, entraînée à ce genre de situation, maîtrise alors le prévenu sous les yeux ébahis de l’assistance. Les agents avaient alors exfiltré le gaillard pour le ramener manu militari à la prison de Vezin-le-Coquet.
« No comment »
Quelques mois plus tard, le tribunal correctionnel de Rennes jugeait à nouveau l’individu pour cette tentative d’évasion, qui aurait pu conduire à un drame. Au programme, on lui reproche également des recels en cellule : téléphones et lames de scie à métaux.
Il était alors encadré de nombreux agents pénitentiaires, tous d’accord pour dire que ce jour-là, « un carnage a été évité de justesse ». Présent aussi, le gardien qui a failli laisser échapper son pistolet. « Je suis encore choqué et j’ai désormais toujours la main sur mon arme de service, de peur qu’on ne me la vole », avait-il témoigné à la barre.
« Pas de commentaire », s’était contenté de déclarer Corentin Villette, bien connu à la prison pour des faits de violence et catégorisé détenu sensible. Il avait alors écopé d’une peine supplémentaire de sept ans.
Refus de comparaître
Jeudi 16 octobre 2025, la Chambre de l’Instruction ouvrait à nouveau son dossier. L’avocat général y demandait la prolongation exceptionnelle de sa détention, en l’absence du détenu ayant refusé son extraction de la prison de Nantes où il est désormais incarcéré.
« Le procès d’Assises le concernant comporte 99 accusés, dont 48 sont actuellement en détention. Cela représente 210 jours d’auditions, qui n’ont pas encore toute été réalisées. Devant la gravité des faits reprochés et le passif de Corentin Villette, il est nécessaire de le maintenir à disposition de la justice », a requis le magistrat.
« Monsieur réfute les faits. Il encoure la réclusion criminelle à perpétuité. La cour d’Assises appréciera » a-t-il ajouté. Le tribunal a abondé en son sens en prononçant le maintien en détention jusqu’au procès. Le jugement est prévu entre les 12 et 15 janvier 2026.


