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samedi 20 avril 2024
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AU CHU : DES MOYENS POUR L’INTÉRIM ET NON POUR LES URGENCES !

Lundi dernier, une sexagénaire de 60 ans été admise pour des douleurs à l’abdomen aux services des urgences du CHU Pontchaillou de Rennes, indique le journal Ouest France dans son édition. Allongée sur un brancard, elle attendait d’être examinée et soignée. Après une heure d’attente, des pompiers ont constaté l’absence de respiration de la dame…Malgré sa prise en charge, elle est décédée quelques instants plus tard.

                                                    Manque de moyens

Après son décès, la famille a été reçue par la direction. Elle n’a pas déposé plainte, mais le procureur de Rennes a toutefois ordonné une enquête confiée au commissariat de police de Rennes et une autopsie pour comprendre la cause de la mort. A l’hôpital, l’incident a suscité un vif émoi. « Nous dénonçons depuis longtemps le manque de moyens pour une bonne prise en charge des patients, notamment aux urgences du CHU de Pontchaillou », a déclaré Fabrice Lerestif, du syndicat FO, au quotidien régional.

Pour la direction du centre hospitalier universitaire de Rennes, l’équipe médicale devait soigner près de 100 patients en même temps dont « 70 admis les cinq heures précédentes ». Cette « présence simultanée d’urgences avec parfois mise en jeu du pronostic vital, nécessitait une prise en charge immédiate. Cette situation a-t-elle été fatale à la femme décédée ? La femme aurait-elle pu être soignée dans de bonnes conditions ? 

                                            Des intérimaires payés à 2000 euros

 « Le problème est dans l’organisation de soins sur le territoire », répond une spécialiste. « Il y a a des gens qui vont aux urgences car leur médecin ne se déplace pas ou qu’ils ne peuvent pas avoir un rendez-vous rapidement. Ils vont aux urgences et prennent la « place » de patients dans des situations compliquées. » D’autres avancent le changement des mentalités des praticiens. « Le monde médical se féminise. Les femmes veulent des temps partiels pour s’occuper de leur gamins et les hommes aussi. On se retrouve face à une pénurie de personnel. »

Mais beaucoup avancent surtout les départs des médecins. « Des médecins vont dans le privé. C’est plus « confortable » et ils gagnent plus d’argent ! Pis encore, certains démissionnent pour revenir en qualité d’intérimaire à 2000 euros la nuit ! »  D’après les informations données par Europe 1, la directrice du CHU de Châteauroux, Evelyne Poupet, a triplé son budget pour payer ses intérimaires en deux ans (300.000 euros à un million d’euros).

« En radiologie, ajoute la directrice, nous n’avons que trois médecins, alors qu’il nous en faudrait sept. Tout le reste, ce sont des médecins intérimaires. Ça augmente considérablement la charge de dépenses de personnels », regrette-t-elle. « Je n’ai pas le choix si on veut assurer la continuité des soins. » Pour régler la situation, les hôpitaux publics demanderaient plus de moyens financiers et surtout de pouvoir payer bien plus leurs médecins. Il en va naturellement de la santé de tous dans la mesure où les hôpitaux privés ne seraient pas enclins à accueillir toutes les urgences ! Encore une question qui demande du courage politique…

 

Jean-Christophe COLLET
Jean-Christophe COLLET
J-C Collet est journaliste et auteur (Lieux romantiques à Paris, Bretagne Chic, On dit qu'en Bretagne, Bretagne pas chère, Livre blanc sur le Nucléaire...).

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