Ce matin 27 novembre 2023, Nathalie Appéré, maire de Rennes, a tenu à réagir (et à juste titre) à la mort de Madga Hollander-Lafon (ancienne rescapée rennaise de la Shoah). En revanche sur un autre sujet (l’arrêt de la ligne B), pas de déclaration publique depuis maintenant plus d’une semaine après l’interruption du métro. Elle n’est pas la seule. Aucun élu n’a jusqu’à présent publié un communiqué de presse.
En tant que donneuse d’ordre d’un projet à plus d’un milliard (et avec un retard de près de deux ans), notre municipalité pouvait envisager une mobilisation au moins douce (à défaut d’être dure). Elle pouvait s’enflammer sur la toile et user de son droit de protestation. Que nenni ! Elle doit tout simplement œuvrer dans l’ombre… « Nous sommes sur le dossier, » entend-on, déjà face à la critique. « Laissez-nous bosser. C’est un cas complexe. Nous travaillons d’arrache-pied. »
Sur une telle affaire (concernant tous les Rennais) et ô combien importante pour nos élus toujours prompts à défendre leur plan de mobilité, beaucoup s’étonnent de leur silence ! Certes, Keolis publie des communiqués, renforce les lignes de bus, tente des explications. Certes, Siemens (contacté par nos soins) participe aux investigations aux côtés de Keolis, de Rennes Métropole et des autorités compétentes pour « analyser cet événement et favoriser une reprise du trafic dans les meilleurs délais. » Mais du côté des élus métropolitains, il n’y a pas d’empathie à l’égard de nos usagers en rade de rames ni d’indignation feinte envers leurs obligés (Keolis, Siemens).
À l’heure où les négociations de la délégation de service public du métro sont sans doute dans les tuyaux, ce silence interpelle. Mais les utilisateurs (aussi financeurs par leurs deniers personnels) n’oublieront peut-être pas de sitôt leurs galères. Combien sont-ils à marcher sur le bitume ? Combien sont-ils à se serrer comme des sardines dans des cars bondés ? Combien sont-ils dans leurs automobiles à pester contre les bouchons ? Espérons toutefois une bonne nouvelle (ou au moins une date de reprise) de la part de Keolis, ce 27 novembre. Naguère, les politiques auraient feint de pousser des cris d’orfraie ou se seraient tout bonnement rendus sur les lieux de passage des bus relais, en promettant monts et merveilles et en serrant quelques paluches bien appuyées. Mais il est vrai que se déplacer à Rennes devient de plus en plus difficile…