On n’est pas loin d’Orange mécanique de Stanley Kubrick ! Dans la nuit du 26 avril dernier, entre trois et quatre heures du matin, non loin des prairies Saint-Martin, rue d’Antrain, un couple de Rennais se réveille en sursaut. Tous deux entendent des gémissements. Devant chez eux, ils découvrent un homme dévêtu et recroquevillé. Peu de temps avant, la victime a été agressée dans le quartier par des individus qui lui ont demandé son téléphone pour effectuer un virement bancaire. Mais après avoir jeté son portable dans un buisson, elle a été agressée et violée en représailles par les assaillants et laissée gisante sur la chaussée.
Le 7 mai, le procureur de la République, Philippe Astruc, donnait sa version des faits. « La victime (un étudiant), âgée de 25 ans, avait passé la nuit du 25 au 26 avril dans une discothèque du centre-ville avec des amis. Elle aurait été très violemment agressée et humiliée dans le quartier Sainte-Anne par deux hommes alors qu’elle regagnait à pied son domicile. » Le jeune Rennais bénéficie d’une incapacité totale de travail de 21 jours. Depuis, deux individus ont été interpellés, un mineur âgé de 17 ans, sans antécédent judiciaire, et un majeur âgé de 18 ans, connu de la Justice. « Si le motif de l’altercation est contesté, les deux suspects reconnaissent l’existence des violences graves sur l’étudiant », précisait le procureur de la République, Philippe Astruc.
Les investigations se poursuivaient pour connaître l’activité criminelle de ces deux hommes qui pourraient être impliqués dans d’autres faits récents de même nature, notamment dans la nuit du 5 mai. Ce soir-là, des individus auraient frappé un jeune fêtard, avenue des Gayeulles, pour lui dérober sa carte bancaire et son téléphone. Sous les coups, le jeune Rennais aurait fini par donner ses codes. Il aurait conduit sous la contrainte ses agresseurs à son domicile où les délinquants auraient subtilisé des ordinateurs. Pour l’heure, aucun lien ne peut être fait entre les deux affaires.
« Présentés au juge d’instruction aujourd’hui, les deux individus ont été mis en examen pour extorsion avec violences ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours et viol avec torture ou acte de barbarie », explique Matthieu Thomas, procureur de la République adjoint. « Ils ont été placés sous mandat de dépôt par le magistrat de la détention des libertés, suivant les réquisitions du parquet. » Au regard des faits, les deux jeunes risquent de comparaître devant la Cour d’assises. On peut féliciter l’action de la police qui a mis sans doute fin aux violences d’un duo infernal.


