Pour se rendre de Guernesey à Sark (Sercq en français), ce n’est jamais une mince affaire. Le vent peut jouer de mauvais tours et retarder votre traversée. Mais une fois là-bas, l’île séduit les plus rétifs pour ses vues à couper le souffle. Au printemps de 1859, elle accueillit d’ailleurs le grand écrivain Victor Hugo, sous le charme de « cette espèce de château de fées, plein de merveilles. »
Après avoir débarqué dans un port pittoresque, les promeneurs ont le choix pour rejoindre le village. Ils peuvent emprunter un petit train poussé par un tracteur ou encore un sentier bordé de primevères. Quelques minutes plus tard, le long de The Avenue, il faut prendre la direction du loueur de cycles pour découvrir ce « miracle d’une lieue de long », battu par les vents et embruns du large.
L’île compte 500 habitants (1000 en saison).
Loin de tout, l’île est un condensé d’exotisme « so british », de nature verdoyante et de falaises escarpées. Elle est séparée en deux par la Coupée, trait d’union entre la petite et la grande Sark qui inspira fortement Victor Hugo. « Cet endroit est absurde de beauté », fait dire à l’un de ses personnages le célèbre écrivain. Par grand vent, le site est impressionnant, déroutant et sauvage. « La mer est toute semée de blocs qui ont l’air de monstre buvant », ajoute l’auteur.
Mais à Sark, les promeneurs peuvent aussi se reposer dans des adresses coquettes où le mot « cocooning » a un vrai sens. On ira les yeux fermés à la Sablonnerie et à l’hôtel-restaurant, le « Stocks hôtel » où le propriétaire (qui parle français) possède de très belles calèches anciennes. Dans ce dernier endroit, les chambres donnent sur la vallée très boisée de Dixcart, s’inclinant vers la mer. Elles sont le point de départ vers l’une des seules plages avec son arche rocheuse si typique. Le temps d’une baignade frisquette, mais revigorante, on rejoindra bien vite vers le havre Gosselin avec sa vue sur Brecqhou, où les frères Barclays, magnats de la presse, ont construit un château néogothique.
On y parle parfois le sercquiais », explique le linguiste Martin Neudörfl. Seulement, trois personnes le pratiquent encore.
La plus belle demeure est sans doute le château du seigneur de Sark, Christopher Beaumont. Datant de 1565, elle abrite des portraits de famille, de nombreuses curiosités et des documents signés de la reine Victoria elle-même. Elle est souvent ouverte au public qui rencontrera un hôte charmant. Dans son fief, Christopher Beaumont est comme un poisson dans l’eau. Il s’occupe d’un jardin extraordinaire, où, derrière des hauts murs, les promeneurs aimeront découvrir sa roseraie, son potager et son labyrinthe. De là, parfois, ils entendront les joueurs de cricket ou encore les cloches des deux églises de Sark, Saint-Pierre et la chapelle méthodiste, qui sont sonnées par un seul révérend, David Stolton.
À Sark, chacun vit à son rythme, sans voiture, bien loin des contraintes du temps et du monde. Demandez à Jo Bich, ex-femme d’un célèbre navigateur et désormais secrétaire de la société Sercquaise (sorte de petit musée), elle en devenue très fan ! Visite possible de la Seigneurie. Jardins de la Seigneurie, La Seigneurie, Sark, îles Anglo-Normandes. Email : [email protected]. Pour tous renseignements : https://www-laseigneuriedesercq-uk
Adresse à retenir : Stocks Hôtel, +44 (0) 1481 832 001, Email us : [email protected]. La Sablonnerie Hotel and Restaurant, Little Sark, Tel: +44 (0) 1481 832 061 Fax : +44 (0) 1481 832 408. Email : [email protected]. Sark shipping company, https://www.sarkshipping.gg.
