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mercredi 24 avril 2024
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UNE PROMENADE DE MICHEL OGIER : EN PASSANT PAR LE QUARTIER OUBLIÉ DU MOULIN DU COMTE

Le photographe Michel Ogier invite à découvrir un pan de Rennes dont l’image est aujourd’hui brouillée et dont l’identité reste pour la plupart du temps mal définie. Ce quartier est connu essentiellement parce qu’il est celui de la route de Lorient et du stade Rennais…On préfère l’appeler Le Moulin du Comte. 

Quai d’Auchel, une fois passé sous le pont au-dessus duquel la voie de chemin de fer établit une liaison vers Saint Malo et vers Saint-Brieuc, on découvre les premiers immeubles qui ont remplacé les papeteries.

La péniche Saint-Paul est amarrée près de la coquette écluse du Moulin du Comte, abord le plus plaisant du quartier. A l’origine, ce moulin était destiné à nettoyer les draps quand la vilaine était propre. Il est devenu ensuite moulin à blé…

L’oeuvre du graffeur Aéro est exposée le long de la Vilaine sur un transformateur EDF. Elle sourit aux nombreux joggers qui partent vers les landes d’Apigné.

La Vilaine constitue la «frontière » que les promeneurs ne franchissent guère pour se rendre vers le quartier du Moulin du Comte. Personne, hormis par nécessité, ne sortira du sentier balisé, du parcours obligé le long du canal… 

La roue à aube est située sur un bras de la Vilaine, derrière le stade.

Le Roazhon Park, (jadis appelé stade route de Lorient) par sa notoriété, occulte l’existence du reste du quartier.

La route de Lorient est la colonne vertébrale du quartier puisqu’il s’échelonne de chaque côté. Mais elle constitue aussi une  coupure qui lui fait perdre son unité.  

Louis Lucipia, «Îlot de verdure » entre deux bras de la Vilaine, est sans doute un des endroits de la ville où la nature semble la moins domestiquée, ce qui donne encore l’impression d’être presque à la campagne.

Les nouvelles constructions, avec ce premier immeuble « Le Papyrus » rappellent l’ancienne activité du quartier : « Les papeteries de Bretagne », fermées en 1999. La Société avait été créée en 1927 par le journal Ouest-Eclair afin de faciliter la fourniture en papier.

Reste comme vestige un lessiveur rotatif, entièrement riveté, qui ressemble étrangement à une grosse tête de scaphandrier. Cette grosse boule servait à défibrer et à triturer les vieux papiers pour en faire de la pâte à papier.

Cette boule est sise au milieu des immeubles de l’architecte, Jean Yves Barrier composé de 300 logements construits en 2013 avec une ouverture vers le sud.

La ville doit se densifier et se reconstruite sur elle-même. Aussi trouve-t-on ici une forte concentration d’immeubles… dans cette rue encaissée comme entre deux falaises.

Quelques pavillons n’ont pas encore été balayés par la reconquête immobilière…

Il  suffit de traverser la route de Lorient, et de s’avancer parallèlement à la rocade, pour rentrer dans la partie d’après  guerre du quartier.

La porte de la sellerie est ouverte mais n’allez pas déranger le sellier, tout à l’ouvrage. Il ne prend même pas le loisir d’écouter la radio, « excepté le vendredi après midi », pour se sentir déjà un peu en week-end.  Il travaille seul depuis que son père est parti en retraite il y a 25 ans.

Ce jardin d’un petit pavillon est en arrière fond les locaux de l’entreprise « Cobi »  sur le point de déménager, sans doute à l’étroit dans cette zone soumise dorénavant à une forte pression immobilière.

Ne devrions-nous pas en  préserver quelques îlots pour se rappeler ainsi des strates du passé de ce quartier ? 

Un mur anti-bruit le long de la rocade a été construit. Selon un couple de riverains, en train d’entretenir leur jardin, ça n’a pas changé grand chose ! Même si, eux, ça ne les gène pas… 

Beaucoup de puits dans le quartier, et certains servent encore aujourd’hui dans les maisons, on y puise l’eau pour les toilettes et la douche…

La famille du milliardaire Pinault a habité le quartier. Un autre Pinault porte le nom d’une rue du quartier…

L’école Montessori scolarise 175 enfants de 2 ans au CM2. Elle n’est, à proprement parler, pas une école de quartier, mais un établissement qui draine des élèves de toute la ville. C’est une école catholique à l’enseignement adapté donnant libre cours à l’expression de l’enfant

Dans les années 70,  une partie du quartier était surnommée « Le Sahara » et constituée d’habitations précaires avec baraquements et vieux wagons A la place du « Sahara » ont été édifiées des maisons à la fin des années 90, entourées d’espaces verts… mais sans jardins. 

Si on s’aventure au-delà du pont de chemin de fer, on peut revenir par la route de Saint-Brieuc, et passer devant l’école d’Agronomie qui constitue le principal attrait patrimonial de tout le quartier

Erigée en 1885, selon les plans de  l’architecte Jean-Marie Laloy, l’École d’ingénieurs agronomes possède, depuis 1896, une bibliothèque en chêne  du XIXe siècle, à deux niveaux constituée de 30 000 volumes. Le plus ancien ouvrage est un traité d’agriculture, date de 1571.

A cet endroit on exposait les pendus, préalablement exécutés en place publique au centre ville.  A ce carrefour de grands chemins, au croisementde la route de St Brieuc et de celle de Lorient, le cadavre, auquel on refusait une sépulture chrétienne, pourrissait à la vue des nouveaux arrivants, sur des fourches patibulaires ( gibet constitué de deux colonnes  sur lesquelles reposait une traverse).

L’ancienne église catholique Sainte-Anne avait été financée et érigée par les gens du quartier. C’est là que, l’Abbé Dagorn, reconnu et apprécié pour oeuvrer dans le social, exerçait son ministère. Elle est devenue, depuis juin dernier, une église orthodoxe roumaine, pour les Chrétiens coptes. 

Dans une impasse de ce secteur, cette maison est construite sur une ancienne motte médiévale, ou tour de guet. Sa configuration toujours actuelle reprend cette forme ronde, autour d’un escalier central, pour se prolonger par une extension qui offre une pièce d’angle parfaitement carrée.

A l’époque gauloise, Rennes  se nommait Condate, le « confluent ». Ici nous sommes à la confluence de l’Ille et de la Vilaine, et proche de la jonction des routes de Lorient et Saint-Brieuc…

La nouvelle politique de la ville est à la densification, la ville se reconstruisant sur elle-même dans l’enceinte de la rocade. Ce quartier n’y échappe pas et prend de la valeur en faisant désormais la convoitise des promoteurs.  

Le vieil hangar a trouvé une nouvelle fonction….Il sera un somptueux loft. 

1 commentaire

  1. Bravo !!! Quel heureux hasard d’avoir croisé ta route jeudi soir.
    Et ben, ça fait du bien de se fondre dans ton regard de photographe souligné de petits textes accessibles et instructifs. ça fait du bien pour l’habitant du quartier que je suis. Tiens tu n’as pas pris en photo Le Noroît ?
    Il fut en son temps l’objet de l’impossible assemblage entre un inter-associatif (CINEQ) concepteur de l’équipement et un CPBNO (et central) en position rigide et excluante, au prétexte qu’il est missionné par le Ville de Rennes pour le gérer (elle ne s’en même plus après). Voilà, j’ai transmis l’adresse du lien concerné à tous les membres du CA du comité de quartier (« le village réfractaire »). J’essaye, pour l’instant sans succès, de retrouver mon lien youtube pour le « film » (réalisé à partir d’un diaporama power point). Je pense qu’il devrait t’intéresser.
    Bien à toi
    Thierry

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