Les dealers adoptent désormais des méthodes numériques. Ils vendent sur internet, notamment via les réseaux sociaux, où les transactions s’organisent et les produits sont livrés à domicile. Cette pratique, surnommée « Uber-shit », suit un modèle similaire à celui des services de livraison en ligne.
En juin 2024, les gendarmes ont repéré un individu qui, à travers une plateforme de discussion en ligne, proposait des substances illicites sur les communes de Bruz et Chartres-de-Bretagne. Sur la base des informations recueillies, le parquet de Rennes a ouvert une enquête préliminaire, confiée aux militaires de la compagnie de Rennes.
Cette investigation menée par la brigade de Bruz, avec le soutien du Groupe départemental « stupéfiants » d’Ille-et-Vilaine, a rapidement permis d’identifier plusieurs fournisseurs locaux, ainsi qu’un certain nombre de consommateurs. « Les consommateurs passaient commande via un numéro de téléphone prépayé. Ils se faisaient livrer le produit à proximité de leur domicile ou de places de la commune selon la technique du Uber-shit », a précisé le colonel Olivier Ledoux, dans Ouest-France.
L’opération judiciaire, qui a mobilisé 53 gendarmes venant des compagnies de Rennes, Montfort-sur-Meu et Redon, s’est déroulée le 10 septembre 2024. Elle a conduit à l’arrestation de quatre trafiquants, ainsi qu’à la perquisition de plusieurs lieux et l’audition de 22 consommateurs. À l’issue des gardes à vue, le vendredi 13 septembre 2024, trois des trafiquants majeurs ont été jugés selon une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité.
Le parquet de Rennes a annoncé des condamnations sévères : l’un des trafiquants a écopé de 20 mois de prison, dont 10 mois de sursis probatoire sur deux ans ; un autre a écopé de 8 mois avec sursis probatoire sur deux ans ; enfin, un troisième a reçu une peine de 10 mois d’emprisonnement, avec incarcération immédiate, en plus de l’exécution de 10 mois d’une précédente condamnation. Un quatrième individu, également interpellé lors de l’opération, devra comparaître devant le tribunal à une date ultérieure. Quant aux 17 consommateurs impliqués, ils seront sanctionnés par une ordonnance pénale.
