John Nico, âgé de 40 ans, Colombien d’origine, comparait ce lundi pour meurtre devant la Cour d’assises d’Ille-et-Vilaine. Il est soupçonné d’avoir tué une femme sans domicile fixe de 23 ans au printemps 2018 dont le corps en état de décomposition avait été retrouvé dans la cave d’un immeuble du boulevard de la Liberté dans le centre-ville. L’affaire avait été révélée à l’époque par notre journal.
Ce mardi 27 avril 2021, les ex-compagnes de John Nico étaient appelées à témoigner devant la Cour. L’une après l’autre, les femmes qui ont partagé la vie de cet homme s’avancent pour raconter leurs expériences. Dans le box des accusés, l’intéressé ne perd pas une miette de ces récits, parfois hochant la tête pour approuver, d’autres fois secouant la tête pour signifier son désaccord.
La première, Emilie, s’avance difficilement à l’aide de béquilles. Jugée invalide à 80% de ses capacités, elle a partagé la vie de John Nico durant presque un an en 2015. A l’époque, l’accusé se faisait appeler « Dario Vasquez ». « Au début, je le pensais bien, sans histoires », raconte-t-elle. Tant et si bien que la jeune femme propose à son ami d’emménager chez elle, et il accepte. Mais leur relation se dégrade rapidement. « Il ne payait jamais rien. C’est un homme égoïste », affirme-t-elle.
Dans l’intimité, Emilie dresse le portrait d’un homme violent. « J’avais rarement envie de faire l’amour avec lui, du fait de mon handicap. Il me forçait, il avait tout le temps envie. Je n’en pouvais plus », relate-t-elle. John Nico insistait à longueur de temps. « Une fois, j’ai refusé ses avances et il a mis un gros coup de poing sur le mur au-dessus du lit », se souvient la jeune femme. Ce fut la fois de trop pour Emilie qui décide de porter plainte en 2016, après cet évènement. « Parfois, il me faisait l’amour lorsque je dormais, je me réveillais car j’avais mal », ajoute Emilie.
Quant à l’accusation de meurtre qui pèse sur leur ex-conjoint, Alexandra se dit « à moitié surprise », et Emilie se montre plus accablante : « je ne suis absolument pas étonnée qu’il soit accusé de meurtre. »
Même son de cloche chez Alexandra qui a partagé la vie de John Nico durant un an. « Il me prenait la nuit quand je dormais », raconte-t-elle. Très vite, Alexandra et John, ont une petite-fille ensemble qui n’est pas reconnue par son père. Elle aussi évoque une « sexualité débridée » pour qualifier les besoins et envies de son ex-compagnon. « Faire l’amour à une femme pendant qu’elle dormait était l’un de ses fantasmes », ajoute la jeune femme.
Durant leurs témoignages glaçants, toutes deux affirment que leur ex-conjoint aimait les étrangler durant l’acte. » J’avais du mal à respirer », se remémore-t-elle. « Il serrait fort ses mains sur mon cou », raconte la seconde. Un dernier fait troublant car la victime est morte étranglée… Le procès se termine vendredi 27 avril 2021, la prochaine audience aura lieu mercredi 28 avril à 9h à la Cour d’assises d’Ille-et-Vilaine.