La Maison de Saint-Cyr, nichée rue Papu dans le quartier de Bourg L’Evêque, a accueilli une braderie anglaise, ce dimanche 1er décembre, organisée par l’association Club France Bretagne. Par-delà les affaires à faire, ce fut l’occasion de découvrir un édifice historique dont le cloître date du XVIIe siècle.
Bien avant l’installation des bâtiments religieux, la colline de Saint-Cyr était un haut lieu païen. Elle fut dédiée, dès les premiers siècles chrétiens, à Saint Cyr, un enfant martyr de Tarse, ainsi qu’à sa mère Sainte Julitte. Ce lieu spirituel est le théâtre d’une occupation religieuse continue, débutant au IXe siècle avec l’établissement d’un prieuré bénédictin.
Malgré les destructions causées par les invasions normandes, le prieuré renaît sous l’impulsion des moines de Saint-Julien de Tours en 1037. Toutefois, la ferveur monastique décline progressivement, et au XVIIe siècle, les bâtiments tombent en ruine. En 1633, des Bénédictines du Calvaire prennent possession des lieux, apportant une mission contemplative. Elles construisent le cloître actuel, béni en 1646, et posent la première pierre d’une nouvelle chapelle en 1670.
Le monastère devient alors un centre spirituel florissant, mais cette prospérité est de courte durée. La Révolution française disperse les religieuses, accusées de sympathies jansénistes, et les édifices changent de vocation. En 1808, les Sœurs de Notre-Dame de Charité s’installent à Saint-Cyr. Fondées par Jean Eudes, ces religieuses se consacrent à l’accueil de femmes et jeunes filles en difficulté de peu de vertus. Leur mission évolue au fil des décennies, passant d’un modèle religieux à une approche plus ouverte, adaptée aux besoins modernes.
La maison est bombardée par les aviateurs anglo-américains le 30 mai 1943 (170 morts), mais l’après-guerre marque une période de reconstruction et de transformation. En 1976, une association laïque, « L’Essor », prend le relais de la gestion, permettant à la communauté de se recentrer sur son engagement social hors des murs. Finalement, en 1986, la propriété est cédée à la Ville de Rennes, tout en conservant sa vocation spirituelle.
Aujourd’hui, le site abrite une maison de retraite, accueillant 142 résidents dans un cadre paisible. Le cloître, classé monument historique en 1986, préserve son architecture du XVIIe siècle avec ses arcades en plein cintre et ses piliers carrés. Bien que certaines parties aient disparu, l’édifice demeure un précieux témoin religieux et social de Rennes.
