Devant la nouvelle gare, la sculpture est arrivée dans la nuit du 3 au 4 juin 2021, discrètement. Signée par Jean-Marc Appriou, un artiste ayant effectué ses armes à l’école des Beaux-Arts de Rennes, elle porte le nom de Morvarc’h (« mort aux vaches » selon des esprits mal intentionnés des cafés de la place).
Immédiatement, l’œuvre du grand artiste breton a suscité quelques réactions étonnées parmi les voyageurs nombreux et pressés de la SNCF. « Il y a du Giacometti, dans cette composition ! », expliquait une jeune femme. « On reste toutefois loin des statues de Louis XV ou de Jeanne d’Arc, montés sur leur destrier, mais je salue le travail du sculpteur », ajoutait un autre.
Paissant dans l’herbe folle de la station ferroviaire avant-gardiste, ce cheval de fer aurait peut-être mérité un meilleur emplacement. Haute de quatre mètres sur cinq mètres de large, en aluminium, elle ne demeure pas la première œuvre monumentale de la capitale bretonne. « De nombreuses créations contribuent à la richesse artistique du paysage urbain comme les colonnes d’Aurélie Nemours, le Belvédère Bouroullec… », précise la ville dans un communiqué de presse.
Jean-Marc Appriou s’est inspiré de Morvarc’h, cheval du légendaire roi de Bretagne Gradlon. « Son univers fantastique et merveilleux se nourrit de ses imaginations variées, allant de la mythologie égyptienne à la peinture préraphaélite, de la littérature, de science-fiction au cinéma et à la bande dessinée », ajoute la ville de Rennes.
Rappelons que huit artistes ont ainsi été retenus pour réaliser 7 interventions, en 7 lieux, sur la ligne B du métro. Leurs œuvres coûteront à la métropole à 2 093 M€, aidée par le ministère de la Culture et de la Communication (250 000 €) et la Région Bretagne (partenaire de la commande de la station Jolliot — Curie-Chateaubriand, 139 000 €).