Trois ans après la mort de Samuel Paty, un enseignant a été poignardé à mort, ce vendredi matin, dans le lycée Gambetta d’Arras et trois autres personnes blessées, en criant « Allah Akbar ». Son assaillant présumé, Mohammed Mogouchkov (notre photo), âgé de 20 ans, était fiché S et suivi par les services de renseignement. Il est en garde à vue, tout comme neuf personnes, dont deux de ses frères. Cet acte horrible a désormais des répercussions jusqu’à Rennes.
Ancien élève de l’établissement d’Arras (BTS sur les moteurs à combustion interne), Mohammed Mogouchkov était, comme des membres de sa famille, originaire d’Ingouchie (un couple et cinq enfants) en Russie. Il était arrivé en France en 2008 de façon irrégulière jusqu’à une procédure d’expulsion en 2014. Le 18 février, lui et ses proches étaient réveillés à 6 h du matin à son domicile à Rennes, par les hommes de la police aux frontières. Ils étaient transférés vers l’aéroport Saint-Jacques où ils devaient être acheminés vers Roissy-Charles de Gaulle pour partir vers leur pays.
Grâce à la mobilisation du Mrap, de la Cimade et du parti communiste sur fond de campagne municipale, les Mogouchkov échappaient de peu à l’expulsion, à l’exception du père qui lui était renvoyé en 2018 dans sa région natale. Ils étaient depuis peu à Arras où son frère Mosvar avait été soupçonné d’un projet d’attentat contre des policiers. Ce frère avait été condamné en avril 2023 à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste.
En 2021, Mohammed Mogouchkov avait déposé une demande d’asile devant la Cour nationale du droit d’asile, rejetée en août. Mais il pouvait bénéficier « de la protection absolue » accordée aux enfants arrivés en France avant 13 ans. L’auteur présumé faisait l’objet d’un suivi actif récent de la DGSI. Depuis l’annonce de drame, des partis politiques montent au créneau. «Mathieu Theurier et Valérie Faucheux (tous deux adjoints écologistes, actuellement) se sont portés caution en 2014 de l’ensemble des membres de cette famille», explique Charles Compagnon. «Ils doivent tirer les conséquences de leur cautionnement et démissionner sans délai de leurs mandats. À défaut, j’appelle solennellement la maire de Rennes, présidente de Rennes Métropole, à leur retirer leurs délégations. »
Charles Compagnon veut retirer des délégations
Contre les meurtres sauvages de Samuel Paty et Dominique Bernard (enseignant tué à Arras), Charles Compagnon, leader de la droite, s’adresse directement à Nathalie Appéré. « La maire doit urgemment clarifier son positionnement dans cette majorité Nupes qui devient de jour en jour artificielle et loin des valeurs du PS social-démocrate breton. Elle doit s’inscrire sans ambiguïté avec tous les républicains dans ce combat contre l’obscurantisme et le terrorisme qui en résulte. »
De l’autre côté de l’échiquier politique, Gilles Penelle (RN) condamne l’attitude de la gauche rennaise. «Dans un communiqué de février 2014, l’actuel vice-président EELV de Rennes Métropole, Matthieu Theurier, ainsi que Valérie Faucheux, adjointe EELV de la maire de Rennes, Nathalie Appéré, attestaient de la parfaite « intégration » de la famille Mogouchkov. Ils « exigeaient leur régularisation immédiate » ! Le Parti communiste de Rennes, la section rennaise du « Front de gauche » de Jean-Luc Mélenchon, mais aussi la Cimade, le MRAP, RESF 35, le « collectif de soutien aux personnes sans-papiers » et d’autres associations subventionnées s’étaient également mobilisés par des manifestations et par voie de presse pour empêcher leur expulsion ! La gauche et l’extrême gauche rennaises portent une immense responsabilité dans ce nouvel attentat islamiste. Ils devront un jour rendre des comptes aux Français ! »
À Gauche, le président de la région, Loïg Chesnais Girard a exprimé son émotion sur le réseau X. « Les évènements arrivés dans un lycée d’Arras sont effroyables. L’escalade d’horreurs génère angoisses, colère et dissolution des liens sociaux dans notre pays. Prenons soin des autres et de notre liberté. » Même son de cloche chez Nathalie Appéré, maire de Rennes. « Je suis bouleversée devant une telle horreur à Arras. Pensées pour les victimes, pour toute la communauté éducative frappée une nouvelle fois au cœur. » Un temps de recueillement sera organisé lundi. Les cours seront annulés dans les collèges et les lycées entre 8 heures et 10 heures.
Infos + : Pour justifier la suppression de l’expulsion de l’assassin et de ses proches en 2014, Manuel Valls est venu s’expliquer sur le plateau de BFM. « À l’époque, la famille est sans signalement particulier et ne représente aucun danger de trouble à l’ordre public », ajoute l’ancien locataire de Beauvau. Voir le le reportage de France 3 consacré aux Russes (https://www.facebook.com/jeanpaul.lilienfeld/videos/349405760930242).