Le 16 juillet 2024, la scolarité d’un élève gardien de la paix à l’École de police de Saint-Malo s’est brusquement interrompue quelques semaines, après son intégration. En cause : son diabète de type 1 jugé incompatible avec les exigences du métier. Cette délibération, prise par le ministre de l’Intérieur, s’appuyait sur un avis médical défavorable. « L’existence d’un traitement au long cours présente un risque d’atteinte à la vigilance et au comportement dans la mise en œuvre des armes et des forces intermédiaires », expliquait le médecin agréé par la Police nationale.
Ce 24 décembre 2024, le tribunal administratif de Rennes a annulé la décision du ministère. Il a souligné la « gestion rigoureuse » de l’état de santé du requérant grâce à un dispositif de surveillance continue. Selon plusieurs certificats médicaux produits en 2023 et 2024, l’apprenti policier utilise un « capteur de glucose en continu ». Ce dispositif avancé permet un suivi permanent de son taux de sucre dans le sang, un outil essentiel pour anticiper et prévenir toute complication. « Cet équipement est non seulement discret, mais aussi totalement compatible avec le port d’un gilet pare-balles » ont tenu à préciser en substance les juges.
Le candidat pratique de manière régulière et intense du sport, notamment des trails », ont ajouté les magistrats.
Outre l’annulation de la radiation, le tribunal a enjoint le ministre de l’Intérieur à réexaminer la situation de l’élève dans un délai d’un mois. Une décision assortie d’une sanction financière : l’État devra verser 1 000 euros pour couvrir ses frais de justice. Ce jugement est porteur d’un message fort : une maladie chronique, aussi exigeante soit-elle, ne doit pas automatiquement exclure un candidat du service public.