Carlos Tavares, directeur général du Groupe Stellantis, a rencontré ce jeudi 1er juin, les organisations syndicales de la Janais. « La CFDT l’a interpellé sur l’avenir du site. Mais hélas, à ce jour, aucune annonce n’est prévue », rappelle Laurent Valy, secrétaire de la section locale (syndicat majoritaire). « Nous restons inquiets pour notre industrie automobile d’autant plus que Rennes sera en monoproduit dès 2025. »
Devant cette situation, la CFDT ET CFE-CGC ont demandé l’attribution d’un véhicule complémentaire au CR3 et éventuellement du leasing social à tarif réduit (mise à disposition d’un 100 % électrique contre une centaine d’euros par mois). « Les résultats économiques de la Janais ne sont pas à la hauteur des autres sites, notamment espagnols », s’alarme Laurent Valy. « La compétition entre usines est d’actualité pour ce psychopathe de la performance comme il a tendance à se décrire ! Carlos Tavares est venu les poches vides. Il n’avait pas de scoop. Comme d’habitude il attend toujours plus des salariés, mais en donnant le minimum. »
Pour la CFE-CGC, cette visite a été l’occasion de passer des messages. « Non, l’investissement n’est pas un poison, comme on peut l’entendre de la bouche de certains responsables du groupe ! », indique Didier Picard, secrétaire de section Stellantis — La Janais. « De fausses bonnes idées d’économies se transforment parfois en fiasco quant à la fiabilité des moyens. Il est urgent d’embaucher. La Janais est devenue un collectif de travail à cheveux gris ! Les compétences de demain doivent urgemment être recrutées au plus vite. L’avenir doit se préparer sur un horizon qui dépasse celui du seul prochain modèle d’automobile à produire. »
Lors de cet échange, Carlos Tavares est fortement intervenu sur le contexte économique mondial et sur le passage vers l’électrique. «L’Europe doit sortir de ses positions dogmatiques et être pragmatique », a affirmé Carlos Tavares aux syndicats. Devant lui, la CFDT a rappelé l’engagement des salariés et les collectivités. « Ils ont toujours accompagné les projets permettant de garantir l’emploi. Ce sera encore le cas, avec le CR3 SUV qui sera produit à partir de 2024 sur le site normalement en 3 motorisations.
Il faut en finir avec les tergiversations européennes sur la transformation énergétique des automobiles qui perturbe les employés. » Didier Picard.
Stellantis doit investir 160 millions d’euros sur son site de Rennes (Ille-et-Vilaine) pour lancer en 2025 ce SUV compact 100 % électrique sur la future plateforme STLA Médium. « Nous nous servirons de cet investissement pour mettre en place un atelier d’assemblage de batteries ainsi qu’un autre dédié à l’injection plastique, le premier dans une manufacture française de Stellantis, a ajouté le groupe dans un communiqué. Cette voiture — avec son nom de code CR3 — remplacera à terme l’actuelle C5 Aircross proposée aujourd’hui en motorisations essence, diesel et hybride.
