Depuis le petit port de l’Aber Wrac’h, virée en mer entre histoire locale, paysages grandioses et montée d’adrénaline sur 383 marches.
En ce jour de mai, direction l’Aber Wrac’h. Là-bas, Hervé, skipper passionné, attend ses passagers du jour : un couple de Nantais et quelques touristes allemands emmitouflés dans des vestes coupe-vent. À bord de son semi-rigide aménagé pour les balades nautiques, il est seul maître. Mais avec lui…on n’a pas l’impression d’être transportés comme un « touristus vulgatus », mais on est transportés littéralement ! Hervé partage son savoir avec humour et précision. Il explique les manœuvres, raconte l’histoire des Abers, les îlots, les légendes maritimes et les figures locales. Dans une houle parfois joueuse, le bateau file droit. Personne n’est mouillé, même pas les Allemands.
Entre algues, îles et histoire
En route, Hervé longe un élevage d’ormeaux bretons, nourris exclusivement à la main avec des algues locales. Il salue au passage le phare de l’Aber Wrac’h avant de faire escale devant l’île Stagadon. Dans une eau turquoise, les véliplanchistes s’en donnent à cœur joie. C’est ici, autrefois, que le père Jaouen — surnommé le « curé des mers » — initiait sans doute les jeunes en difficulté à la navigation à bord du Bel Espoir. Plus loin, le fort Vauban de l’île Cézon, accessible à marée basse, culmine à 14 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il offre un panorama remarquable depuis le sommet de la tour d’artillerie.
Mais la destination phare — au sens propre —, c’est l’île Vierge. Là se dresse une tour de granit de 82,5 m : le plus haut phare du monde construit en pierres de taille. En bas, l’appréhension gagne les sujets au vertige. En haut, c’est la fierté d’avoir gravi les 383 marches pour atteindre le chemin de ronde surplombant l’archipel des Abers et Ouessant. De là-haut, les plus chanceux observeront des dauphins ou des phoques sur les rochers.
Mais un jour, il faut bien redescendre vers le plancher des vaches. Prudemment, la descente en colimaçon emprunte l’escalier bordé de 12 500 plaques d’opaline. Au loin, la baie des Anges attend les marins du jour… ainsi qu’une bière de Cézon, fraîche et bienvenue. Comme on dit en Belgique : la pression, on ne la subit pas, on la boit — avec modération, les cheveux au vent. Aber Wrac’h Odyssée, Port de l’Aber Wrac’h — 4 Lieu-dit Le Port, 29 870 Landéda. 06 63 68 85 34. Email : [email protected]