Le 8 août 2024, à 17 h 30, un homme, âgé d’une quarantaine d’années, pénètre dans un magasin de jouets au cœur de la capitale bretonne, cigarette à la bouche. Au fond de la boutique, non loin de la place du Champ-Jacquet, le propriétaire conseille un père de famille tenant un enfant dans ses bras. Interrompant brièvement sa conversation, il se dirige immédiatement vers le fumeur et lui demande de quitter les lieux. Mais l’individu refuse d’obtempérer. Il sort même un pistolet automatique et menace le gérant.
Une altercation s’ensuit, mais c’est finalement le commerçant qui prend l’avantage. Grâce à une clé de bras habile, il parvient à désarmer son agresseur et l’expulse du magasin. Toutefois, le délinquant revient et, à trois reprises, le patron reste ferme, finissant par jeter le pistolet sur la chaussée. Trois heures plus tard, le braqueur titubant sur la voie publique sera finalement interpellé par la police. Placé en garde à vue, il osera déclarer aux enquêteurs. « Rennes, ça craint. Ce n’est plus comme avant. »
Dans son sac, les forces de l’ordre découvrent son pistolet.
Le prévenu comparaissait aujourd’hui devant le tribunal correctionnel dans le cadre d’une comparution immédiate. Connu des services de justice, il peine à expliquer les raisons de son geste. Son avocat, maître Rémi Cassette, tente de justifier son comportement. « Mon client a eu une enfance difficile. Il n’y avait pas de réelle intention de violence, mais plutôt une obstination due à l’alcool, un acte désespéré. »
De l’autre côté de la barre, Flavie Le Sueur, procureure de la République, a salué le courage remarquable du directeur du magasin. Elle a requis une peine de 12 à 18 mois de prison pour le prévenu, mettant en avant la dangerosité des faits. Le tribunal a finalement condamné l’homme à six mois, assortis d’une obligation de soins, ainsi que d’une interdiction de fréquenter les débits de boissons et de détenir une arme.
