Ce 22 mai 2025, plus de 300 enseignants du premier degré, AESH (accompagnement d’élèves en situation de handicap) se sont réunis place de la République pour exiger un retour à la semaine de 4 jours dans les écoles. Cette mobilisation massive serait le reflet d’un malaise profond dans les établissements de la ville.
Depuis quelques temps, les grévistes dénoncent une dégradation continue de leurs conditions de travail : le manque criant de remplaçants, les classes surchargées, l’inclusion mal accompagnée des écoliers en situation de handicap. Ils pointent surtout les effets néfastes du rythme à 4,5 jours, encore en vigueur dans seulement 13 communes d’Ille-et-Vilaine, dont Rennes. « Le format actuel épuise les élèves, avec une pause méridienne trop longue et peu structurée, et des journées qui restent lourdes », indique un manifestant.
Les arguments de la mairie jugés « absurdes »
Le mot d’ordre est clair : « 4 jours pour tous », y compris dans les écoles privées. Les syndicats exigent un alignement national du temps scolaire et la fin des décrets Peillon, Hamon et Blanquer. « Ce n’est pas aux communes de décider du rythme pédagogique. Ce n’est pas aux municipalités de fixer nos conditions de travail ! », a martelé le SNUDI-FO 35. Interrogée depuis février, la mairie de Rennes camperait sur sa position, sans proposer de nouvelle audience, déplorent les syndicats.
Michkaël Bézard, représentant FO des enseignants, critique fermement les justifications avancées par la mairie. « On nous annonce que c’est pour permettre aux femmes de travailler le mercredi et de réduire les inégalités. Mais il existe des centres de loisirs, des activités culturelles et sportives gratuites pour accueillir les garçons et filles. Dire que les enfants vont être contraints de rester chez eux s’il n’y a pas école, ce n’est pas la réalité des choses. »
Autre argument choc de la mairie : éviter que les plus petits ne soient livrés à eux-mêmes et ne tombent dans le trafic de drogue. Mickaël Bézard s’insurge fermément. « Ce n’est pas le rythme scolaire qui va régler les maux de notre société. On leur a dit que ce qu’il faut, ce sont des conditions de vie sereines, de vraies politiques dans les quartiers. Dans les communes passées à 4 jours, les enfants ne sont pas en perdition. La municipalité campe sur des positions de principe ! »
Le personnel territorial, lui aussi en lutte
En parallèle, le personnel territorial des écoles rattaché à la ville de Rennes, à son CCAS et à Rennes Métropole a déposé un préavis de grève illimité. Leurs revendications portent sur des problèmes de gestion du temps de travail : heures supplémentaires imposées sans concertation, refus de cumul entre différents dispositifs de récupération et de rémunération, application injuste du temps partiel thérapeutique…. FO réclame l’ouverture de négociations dès juin pour des règles plus justes, tenant compte de la réalité du terrain et non d’une logique de chiffres. Crédit photo : Hardy