L’enquête diligentée par la brigade de recherche de Montfort-sur-Meu, sous l’autorité du parquet, a permis d’en savoir plus sur les tragiques évènements survenus dans la nuit de samedi à dimanche, à Saint-Thurial. Ce soir-là, deux hommes circulent à bord d’un véhicule Renault Master au moment où ils sont interceptés par une BMW. Il s’en suit une altercation au cours de laquelle l’un d’entre eux âgé de 30 ans devait mourir de ses blessures occasionnées par des coups de batte de baseball. « L’autopsie confirme un décès d’origine traumatique (plusieurs fractures ou plaies au niveau de la face et du crân)e », explique le procureur de la République, Philippe Astruc, ce soir. « La seconde victime est un homme, âgé de 38 ans. Elle se plaint de coups de poing de la part d’un individu et de batte de baseball de la part d’un autre. Elle bénéficie pour sa part d’une ITT de dix jours. »
Non loin de Saint-Thurial, deux frères demeurant (dans une caravane et un cabanon) sur un terrain (appartenant à leur père) étaient interpellés dimanche après-midi et étaient placés en garde à vue. « Le premier, né en 1974, sans profession a déjà été condamné en 2012 et 2016 pour des infractions routières. Il reconnaissait avoir pris seul son véhicule après avoir entendu vers 23 heures 45 des coups de klaxon à plusieurs reprises, comme très souvent depuis des années. » Arrivé sur les lieux du drame, il avait intercepté le fourgon et avait assené des coups de poings et de batte de baseball aux deux occupants. « Mon frère (qu’il mettait hors de cause) était ce soir-là alcoolisé », précisait-il. « J’ai de la peine pour la famille de la personne décédée», ajoutait-il.
Le second frère, né en 1986, sans mention à son casier judiciaire, chauffeur routier, faisait valoir son droit au silence et ne s’extériorisait pas sur les faits.
D’après le survivant blessé, son ami avait eu une première altercation avec les deux frères, deux semaines auparavant. Il s’était garé sur un parking non loin de chez eux. « Depuis, il en avait un peu après eux », convenait lors de son audition le blessé. Le jour des faits, les deux victimes avaient passé la soirée ensemble pour parler chasse en consommant de l’alcool. Son ami avait pris son auto pour se rendre devant le terrain de la fratrie où il avait klaxonné avant de poursuivre son chemin et d’être plus loin intercepté. « Il l’avait accompagné « pour essayer de le dissuader en route » (lui-même n’ayant jamais eu de problème avec eux), mais sans succès», ajoute le procureur.
Le contexte de tensions a été confirmé par l’existence de plusieurs procédures depuis 2018. Parfois, les deux frères étaient plaignants (notamment pour des nuisances sonores intempestives par coups de klaxon ou dégradations par moyens dangereux). D’autrefois, ils étaient mis en cause pour des agressions avec arme, en particulier à l’été 2019. Ils auraient eu notamment des réactions disproportionnées par rapport au bruit qu’ils subissaient selon eux et les dires de leur entourage.
Les deux frères ont été déférés ce mardi au parquet de Rennes. Une information judiciaire criminelle a été ouverte sous les qualifications de meurtre, violences avec ITT supérieure à huit jours avec arme et en réunion qui font encourir une peine de 30 années de réclusion. Le procureur a requis leur mis en examen et placement en détention provisoire. La décision sera rendue dans la soirée. Une marche blanche aura lieu ce samedi matin, dans la commune de Saint-Thurial.