Ce samedi 1er juin, l’écrivain François-René Châteaubriand s’est retourné dans sa tombe. À l’île du Grand Bé où il est enterré devant les flots, les manants en short et de blanc vêtu venaient le réveiller à une heure matinale. Mais qu’il le sache ! Ces hommes et femmes couraient pour la cause olympique. Ils ont même sillonné la cité corsaire jusqu’à l’hippodrome de Marville où l’on retrouvait tout un peuple derrière une simple flamme. Saint-Malo, saluait l’émotion olympique, par l’intérieur. « Une minute de grandeur est toujours bonne à prendre, » écrit le chroniqueur sportif, Antoine Blondin. « L’heure a sonné où l’impérialisme sportif est appelé à jouer à nouveau son rôle dans le monde », ajoutait le baron Pierre de Coubertin. Désormais, tous les quatre ans, ces Olympiades donnent un peu de joie aux populations et beaucoup de bonheur aux athlètes. Malheureusement, cette culture universelle n’a pas réussi cette année à faire cesser la trêve des armes et des larmes. À Saint-Malo, un parfum d’éternité embaumait toutefois la côte d’Emeraude.