Le festival Étonnants Voyageurs a une nouvelle fois transformé la cité corsaire en grande escale pour les écrivains du monde entier. Pendant trois jours, du 7 au 9 juin, Saint-Malo a accueilli débats, lectures, projections et rencontres. Point d’orgue : la remise des prix littéraires. Cette année, cinq auteurs ont été distingués. Leurs livres racontent les départs, les frontières visibles et invisibles, les deuils, les héritages. Des récits puissants, traversés par la géographie et le temps, salués par la critique. Voici qui sont les lauréats 2025.
Minh Tran Huy, Ma grand-mère et le pays de la poésie (Flammarion). Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs. Dans un texte intime et pudique, Minh Tran Huy rend hommage à sa grand-mère, figure silencieuse du Vietnam d’hier, venue en France avec ses douleurs et ses secrets. Ce livre, qui mêle contes vietnamiens et souvenirs familiaux, tisse une mémoire plurielle entre deux continents. « C’est un éloge bouleversant… », écrit le blog Pamolico. Cécile Péronnet, dans Zone Critique, salue elle « un récit d’hommage, où se croisent histoire secrète et Histoire avec un grand H, sans jamais céder à la facilité de l’émotion forcée. »
Sylvain Prudhomme, Coyote (Éditions de Minuit). Prix Nicolas Bouvier. Avec Coyote, Sylvain Prudhomme poursuit son exploration des marges du monde et de l’intime. En stop à travers le Mexique, il écrit des portraits fragmentés de passeurs de frontières, d’aventuriers du quotidien, dans un style elliptique, vibrant, très personnel. « C’est un reportage en forme de patchwork littéraire, où le réel se teinte de romanesque. », explique Marine Landrot dans Télérama.
Matt Riordan — Seul, l’horizon (Éditions Paulsen). Prix Gens de Mer.Ici Bretagne. Ancien pêcheur devenu romancier, Matt Riordan plonge dans la rudesse du monde maritime à travers l’histoire d’un homme seul face à l’océan. Un premier récit coup de poing, imprégné de sel, de gasoil et de solitude. La Tribune de Genève y voit « un roman âpre, viril et passionnant. » Et d’ajouter : « Il pue le poisson, l’humidité et la sueur. »
Mathias Énard, Mélancolie des confins — Nord (Actes Sud). Prix Joseph Kessel. Après la mort d’un proche, Mathias Énard part marcher dans Berlin, ville-labyrinthe, miroir d’un deuil et d’un monde fracturé. Ce livre est le premier volet d’un quatuor sur les points cardinaux. Il y questionne le temps, la mémoire et les ruines du XXe siècle. « L’écrivain erre dans Berlin et nous offre une sombre et magnifique déambulation dans les époques, la littérature et les confins de l’âme. », rapporte Gilles Heuré dans Télérama.
Michel Moatti. Darwin, le dernier chapitre (Éditions 10/18). Prix Brittany Ferries. Avec Darwin, le dernier chapitre, Michel Moatti réinvente le journal de bord du Beagle en mêlant récit historique et aventure. Entre science et saga, il suit les traces du jeune naturaliste Charles Darwin à l’aube de ses grandes découvertes. À fond la science salue « un roman fondé sur une documentation solide, où littérature et technologies naviguent côte à côte avec bonheur ».