Une plaque est apposée sur l’entrée d’une belle villa de Saint-Enogat en mémoire d’un écrivain aujourd’hui oublié : Roger Vercel (1894-1957). Ancien prix Goncourt, il fut pourtant à son époque un auteur connu et reconnu. Mais à cause sans doute d’un article antisémite dans Ouest-Eclair, il est désormais aux oubliettes comme le sont des écrivains réputés de droite et de la région comme Paul Féval (Le Bossu), Michel Mohrt (Prison maritime) et de La Varende (Nez de Cuir).
Bien sûr, son engagement est scandaleux, très scandaleux. Mais n’oublions pas ses chefs d’œuvres…Né au Mans, il devient professeur au collège des garçons, à Dinan. Inspirés par ses souvenirs de guerre (il fut croix de guerre), ses premiers livres sont remarqués comme le célèbre Capitaine Conan (Prix Goncourt en 1934), interprété par Philippe Torreton dans le film de Bertrand Tavernier.
Mais il fut aussi connu pour ses ouvrages sur la mer, sur les îles anglo-normandes et sur les marins (Remorques, Eté Indien, Au Large d’Eden). Son nom a été donné au collège de Dinan. Il est le père de Simone Roger-Vercel (1923-2015), écrivaine, et de Jean Vercel (1929-2011), artiste peintre et photographe. Roger Vercel, âgé de 63 ans, en 1957, est mort d’une pleurite (effet de son intoxication à l’ypérite pendant la Grande Guerre).