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mercredi 24 avril 2024
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RETOUR DANS LE PASSÉ : LE MONSTRE DE SAINT-GILLES

Le 6 février 1932, une malheureuse sexagénaire trouve la mort. Elle est tuée par une brute de 22 ans, dont les « bas instincts, la perversion et l’excès des boissons » en ont fait un véritable monstre. Raymond Touault, l’assassin, né le 23 juillet 1907, à Gevezé, est un grand gaillard joufflu de 24 ans. Devant les juges de la cour d’assise d’Ille-et-Vilaine en décembre 1933, il se présente le ventre bedonnant débordant par-dessus la ceinture de son son pantalon de toile grise. Il est vêtu de deux vestes dont il a relevé les cols. « On dirait qu’il cherche à dissimuler son visage », confie le journaliste du journal Ouest-Eclair. 

Une brute épaisse

Brute alcoolique et pervertie, l’accusé a le front bas sur « des yeux clignotants et chafouins, un nez épaté au-dessus d’une bouche aux lèvres épaisses », un vrai profil simiesque. Il est accusé d’avoir violé la veuve Guillemois, de lui avoir porté des coups et blessures ayant entraîné la mort et d’avoir volé un porte-monnaie, un pain et une tablette de chocolat. 

Devant les magistrats, Raymond raconte sa vie. Elevé par sa grand-mère, il n’a d’autre compagnie que les bêtes qu’il conduit aux champs. Jeune homme, il fait la guerre au sein du 8e régiment d’infanterie dont il en ressort avec un certificat de bonne conduite. Mais il y revient avec ses habitudes d’ivrognerie et de paresse. « Les filles le redoutent, lui les recherchent. Mais elles le fuient. » 

Les filles en ont peur

Le 4 février 1932, chez le cultivateur, Mathurin Morlais, il tente d’approcher la bonne Maria Vilboux. Résultat, il est viré sur le champ le 5 février.  Ce jour-là, Raymond passe de bar en bar jusque’à la nuit tombée où il croise sur la route de L’Hermitage une femme chantonnant de 64 ans, la veuve Guillemois, dit Marie Piel. « Elle a le vin gai. La preuve, c’est qu’elle s’en va le long du chemin en chantant aux étoiles…Elle est venue au bourg faire quelques emplettes. Et elle s’en retourne, l’escarcelle vidée, portant un panier un pot-au-feu, une tablette de chocolat, un kilo de sucre et un paquet de lessive. » 

Le lendemain matin, la malheureuse est retrouvée dans le fossé. « Ses vêtements étaient en désordre; le sucre, la lessive et le pot-au-feu gisaient, épars, hors du panier. » Pas une seconde, les gendarmes de Mordelles n’hésitent à la vue la sinistre scène. « Les traces de coups relevées sur le corps, la disparition aussi du porte-monnaie, de la tablette de chocolat et du pain, tout cela indiquait l’attaque. Et le sol labouré, griffé à l’endroit où fut trouvé le cadavre, témoignait qu’il y avait eu lutte et lutte sauvage. » 

Au petit matin du crime, les gendarmes trouvent le meurtrier à 20 mètres du cadavre de la victime où il dort à l’abri d’une meule de paille. Interné immédiatement pour des troubles mentaux, il ne sera pas considéré comme fou devant la cour d’Assise d’Ille-et-Vilaine où il est poursuivi pour coups ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Défendu par maitre Leroyer qui le présente comme insuffisant mental. Il est condamné à cinq ans de réclusion.

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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