Ce 24 juin, le tribunal a condamné un policier de la CRS 8, âgé de 38 ans, à sept mois de prison avec sursis pour violences volontaires, lors d’une manifestation, le 15 avril 2023, boulevard de la Liberté. Ce jour-là, au lendemain de la validation de la réforme des retraits par le Conseil constitutionnel, des affrontements éclatent dans les rues de Rennes. Une vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre un homme de 34 ans plaqué au sol par plusieurs CRS. Menotté, il reçoit un coup de poing en plein visage alors qu’il est déjà maîtrisé, puis il est aspergé de gaz lacrymogène à bout portant dans un fourgon cellulaire.
Une reconnaissance claire des violences policières
Ce jour, le tribunal a jugé les faits suffisamment graves pour prononcer une peine de prison, même avec sursis. Le policier, reconnu coupable de violences volontaires. Sans dispense d’inscription au casier judiciaire, il devra verser 1 000 € à la victime pour le préjudice moral, ainsi que 700 € de frais d’avocat à la victime. Mais cette dernière n’est pas non plus exemptée de poursuites : elle a elle-même été condamnée à trois mois d’emprisonnement avec sursis. Elle devra verser des dommages et intérêts au policier. Dans le même dossier, un autre CRS a été relaxé concernant des violences présumées contre une journaliste, faute de plaintes ou de témoignage direct à l’audience.
À l’issue de l’audience, Me Olivier Pacheu a dénoncé l’attitude du policier à la barre. « Quand on est dépositaire de l’autorité publique, on a un devoir de vérité. Là, les procès-verbaux ne correspondent pas aux faits. » Il a aussi insisté sur le rôle crucial de la vidéo amateur dans l’enquête. « Sans les images, il n’y aurait pas eu de preuve. Heureusement que des citoyens filment. Fait rare dans ce type d’affaires, le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet. C’est la deuxième fois que des policiers sont condamnés à Rennes pour des violences en service. On ne peut donc pas dire que les violences policières n’existent pas. Elles sont judiciairement démontrées. » Cette semaine, un jeune homme a été condamné à suivre un stage de citoyenneté sous peine de quatre mois de prison. Il avait commis des violences sur trois agents de la CRS 82, lors d’un contrôle d’identité le 23 avril dernier. Il bénéficie d’une dispense d’inscription au casier judiciaire (voir l’article d’Ouest-France).