Dans tous les journaux de France et de Navarre, on en parle. Dans toutes les rédactions, on cherche à en savoir plus sur cette affaire sordide ayant eu lieu à l’université de Rennes 2 et révélée par le journal Ouest-France. Vendredi 20 janvier 2017, un enseignant de 48 ans a été mis en examen pour viol commis sur une de ses étudiantes et doctorantes âgée de 24 ans.
Placé en garde à vue durant deux jours, le chercheur n’a pas reconnu les faits. Au contraire, il évoque une relation consentie. «Des éléments objectifs existent pour juger si la plaignante était consentante ou pas, a plaidé son avocat Me William Pineau dans les colonnes d’Ouest-France et l’un des meilleurs pénalistes rennais. « Mon client nie les faits. »
Des faits commis durant deux ans
Présumé innocent, l’enseignant risque gros dans la mesure où il est le directeur de thèse de la jeune femme et dispose par ce fait d’une autorité sur elle. Il a été suspendu de ses fonctions le 13 janvier dernier par le président de l’université de Rennes, Olivier David. Il a également interdiction d’enseigner et de paraître à la faculté
D’après l’Agence France Presse, les faits ont eu lieu durant l’année 2015 et jusqu’en 2017. Ils auraient été révélés par la jeune femme au médecin du service inter-universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé, indique ce soir France 3 Bretagne. Toujours d’après nos confrères, une enquête en interne est menée au sein de la faculté. Elle n’a toutefois absolument rien à voir avec l’instruction menée par le parquet de Rennes.
En revanche, cette affaire n’a aucun rapport avec d’autres faits d’harcèlement commis en mai 2016 dans les murs de Rennes 2. http://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/polemique-autour-d-un-cas-de-harcelement-sexuel-rennes-2-1007765.html et http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-professeur-de-l-universite-de-rennes-2-mis-en-examen-pour-viol-20-01-2017-6597093.php#xtor=AD-1481423552.
Des réactions syndicales
Ce mardi, le président va réunir les représentants des personnels et les associations syndicales. A l’annonce de cette nouvelle, des associations syndicales étudiantes n’ont pas tardé à réagir. « Nous apportons tout notre soutien à la victime et à toutes celles qui sont, ont été et seront dans une situation similaire », explique le Collectif Féminisme Rennes 2. « Ces violences ne sont pas isolées. Ce sont malheureusement les victimes qui se retrouvent seules et réduites au silence, les agresseurs et violeurs bénéficiant très souvent de la solidarité de leurs pairs. De surcroît, leur statut de professeur leur confère une impunité qui n’est plus à démontrer, comme nous le rappellent les nombreux exemples à Rennes 2 et ailleurs. Nous serons toujours du côté des femmes agressées, harcelées, insultées, violées ! »
L’union des étudiants communistes condamne aussi les violences faites aux femmes et, tout particulièrement, celles se déroulant sur les campus. « Cette affaire rappelle que la violence patriarcale s’insinue partout. Les affaires de violences sexuelles ne sont que très rarement rapportées et les victimes se murent dans le silence face à une forte pression sociale, et dans ce cas face à une figure de l’autorité enseignante. Il est intolérable que les professeurs profitent de leur position de supériorité pour abuser des femmes présentes sur le campus. »
Une réunion le 24 janvier : le 24 janvier 2017, amphi L2, à l’université de Rennes2, de 18 h 30 à 21 h, le Collectif Féministes propose une projection-débat du film documentaire « La Domination Masculine », mettant en lumière les violences physiques, psychologiques et symboliques que subissent les femmes dans nos sociétés. Pour plus de renseignements : https://www.facebook.com/Collectif-Féminismes-Rennes-2-1041980562529537/