L’enclos de la résistance fut érigé le 18 juin 1957 en mémoire des Malouins, partis rejoindre le Général de Gaulle, à Londres, après son célèbre appel du 18 juin 1940. Installé à deux pas de la cathédrale, il comprend une stèle inaugurée quatre ans plus tard, le 18 juin 1962 et taillée par le sculpteur Eugène Dodeigne (1923-2015).
Mégalithe de granit simple, cette sculpture représente un corps humain sans bras dressé dans une position de souffrance et de supplication, la tête vers le ciel. « De face, on voit dans la partie élevée de la pierre, deux cavités évoquant les orbites d’un mort », explique le panneau touristique.
Un an plus tard, en 1963, de la terre de l’ancien camp de déportation de Buchenwald et les cendres des martyrs sont enfermées dans une urne déposée dans l’enclos. Quatorze ans plus tard, en 1977, une seconde urne arrive tout droit du camp de Dachau (Allemagne). Dans cet enclos, des arcades du 17e siècle ont composé l’antique monastère des Bénédictins. Elles furent dénichées dans les ruines des bombardements de 1944.
À l’occasion de la Journée nationale du souvenir des déportés, les Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation et la Société d’histoire et d’archéologie de Saint-Malo ont changé l’appellation du lieu. L’endroit est devenu l’Enclos de la résistance et de la déportation.
Au pied du monument, la première strophe du poème « La passion selon Ravensbrück » de Micheline Maurel (1916-2009), résistante déportée à Ravensbrück, est inscrite sur la plaque. « Il faudra que je me souvienne, Plus tard, de ces horribles temps, Froidement, gravement, sans haine, Mais avec franchise pourtant. » Quatre Malouins furent compagnons de la Libération : Henri Cotteret (1922-1970), Bernard Demolins (1918-2012), Joseph Pecro (1918-1945) et Joseph Pouliquen (1897-1988). Leur nom est gravé sur le côté de l’enclos.
Enclos de la résistance et de la déportation, intra-muros, 35 000 Rennes. Pour accéder : gare routière. A voir : l’hôtel du Grand Bé propose un restaurant raffiné.