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jeudi 28 mars 2024
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RÉCIT : ON N’ÉTAIT PAS LOIN DE LA GUÉRILLA URBAINE

Jeudi 16 mars 2023, vers 20 h, les féministes chantent place de la République. Elles crient leur hostilité à la réforme des retraites. Autour d’elles, l’ambiance est plutôt bon enfant. Mais plus loin, rue Le Bastard, les sirènes éclairent les pompiers qui luttent contre un premier sinistre, un deuxième puis un troisième. « Il est impossible de vous donner un chiffre sur les incendies », affirme le chef de groupe.

Images : Daniel Enocq. 

En remontant vers la place Sainte-Anne, une odeur âcre envahit la rue Penhoët. Une jeune commerçante est en pleurs. À côté d’elle, son ami reprend ses esprits. Tous deux sont sonnés. Un individu tente de les aider dans un nuage de gaz. Les ultras sont, eux, déjà partis, place des Lices, illuminée par des feux. Ils s’attaquent au Mama Shelter pour la deuxième fois en quelques jours.

A deux pas, sous l’horloge (sans aiguilles), les hommes en rouge sont en action. « On intervient uniquement quand la zone est sécurisée.» En redescendant vers la place République, là encore, des incendies sont allumés le long des quais. C’est une vraie scène de chaos ! Soudain, des feux d’artifice sont tirés rue de Nemours. Ils passent entre deux CRS.

Derrière eux, la vitrine du Quick est tombée. Elle n’est pas la seule. Plus tard, vers 21 h 22, la place des Lices est à nouveau noir de monde. On entend de la musique et on aperçoit des fumigènes. Un groupe masqué attaque la façade de l’hôtel des Lices. Au loin, la police lance des sommations et des lacrymogènes au moment où, scène cocasse, de jeunes femmes se soulagent cachées par leurs amies.

En un éclair, les ultras s’en vont vers la place Sainte-Anne où encore une fois les lacrymogènes sont en action. Sur les lieux, un feu est allumé non loin du manège. Derrière, la vitrine de l’agence bancaire CIC est complètement détruite et l’antenne du commissariat est recouverte de tags. Au plus vite, les serveurs du café Bonne Nouvelle rangent leurs tables et chaises.

Mais les hostilités ne sont pas terminées. Place de la mairie, les protestataires brisent les vitres de l’hôtel de ville, avant l’intervention des policiers sous les tirs de mortiers. Il est désormais 22 h 06. Depuis maintenant deux heures, les confrontations sont nombreuses, violentes, hallucinantes. Pas de quoi en revanche inquiéter les radicaux qui, place Saint-germain, chantent à tue-tête. En bas de la rue Le Bastard, un commerçant protège sa boutique entièrement saccagé. « Personne ne vient m’aider », explique-t-il. Tout seul dans la nuit, il semble désemparé. Pendant ce temps-là, les grenades répondent aux jets de projectiles, au loin place Sainte-Anne. Il est à peine 23 h. 

Images JCC. 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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