Depuis quelques mois, les alertes à la bombe ont été nombreuses. Elles ont concerné de multiples établissements et même journaux (1). Au regard de ces méfaits, le 15 janvier 2024 le parquet de Rennes a ouvert une information judiciaire sur les recoupements opérés par la police judiciaire de l’Ouest (et notamment l’antenne OFAC de Rennes).
En dépit de l’utilisation d’un VPN étranger par le jeune, les policiers sont parvenus, par leurs explorations techniques et en activant une coopération internationale, à l’identifier.
Dans le cadre de la commission rogatoire délivrée par le magistrat instructeur, plusieurs membres d’une même famille (deux parents et deux enfants), domiciliée à Laval, ont été interpellés, ce lundi. Ils ont été placés en garde à vue par le service informatique de la police judiciaire 35 et 49, assistés de la direction départementale de la police de Mayenne 53. Depuis, l’un des enfants de la famille, un mineur âgé de 13 ans, scolarisé en 4e, a reconnu être auteur de nombreuses alertes à la bombe sur l’ensemble du territoire national. « Il avouait avoir agi par jeu sans aucune considération politique ou religieuse », assure Philippe Astruc, procureur de la République.
À ce stade des investigations, plusieurs centaines de fausses alertes en France (notamment au préjudice d’aéroports, tribunaux, universités…) pourraient être imputées à ce mineur. « Un travail d’identification précise de ces faits est en cours et donnera lieu à des saisines complémentaires du magistrat instructeur », ajoute le procureur. Mis hors de cause, ses parents et son frère étaient remis en liberté le 16 janvier en fin de journée.
À chaque menace, le courrier était le même.
Ce mineur, qui paraît souffrir de troubles importants de la personnalité, a été conduit ce matin au tribunal de Rennes. Depuis, il a été mis en examen sous les qualifications suivantes et le magistrat instructeur a ordonné une mesure éducative judiciaire provisoire pour une durée d’un an. « Je tiens à saluer le travail très important et efficace mené par ce service de police qui atteste de la détermination pour identifier les auteurs de ces faits. Ce type de menace particulièrement inacceptable constitue une atteinte grave à la tranquillité publique et déclenche d’importants services de police ou de gendarmerie au préjudice d’autres missions. Elle présente au surplus un caractère spécifiquement anxiogène dans le contexte très réel de danger terroriste que nous connaissons. » Ce jeune est la quatrième personne identifiée sur le ressort du tribunal judiciaire de Rennes. Deux mineurs l’avaient été pour de fausses alertes le 19 septembre à la cité scolaire Ozanam et le 4 décembre au lycée de Bréquigny. Un majeur l’avait été pour celle du 29 octobre à l’école primaire d’Iffendic.
(1) Voici les faits qui lui sont imputés : gare de Rennes (10 janvier 2024), l’Insa de Rennes (8 janvier), l’aéroport de Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande (31 décembre 2023), l’aéroport de Hyères-Toulon (31 décembre 2023), Ouest France Laval (31 décembre 2023) et Ouest France Rennes (28 décembre 2023). Sans compter les autres en cours d’investigations.
Infos + : le mineur est poursuivi pour les qualifications suivantes : divulgation d’information fausse afin de faire croire à une destruction dangereuse, menace de mort avec ordre de remplir une condition, menace de mort matérialisée par écrit, image ou autre objet, tentative d’extorsion par violence, menace ou contrainte de signature, promesse, secret, fonds, valeur ou bien. Pour tout savoir sur l’OFAC :
#Cyber |
Une antenne de cet office de la cybercriminalité est présente à #Rennes au sein de la @PoliceNat35 @ProcureurRennes @bretagnegouv @PoliceNationale @cybervictimes https://t.co/iVOjK7HnKw— Police nationale 35 (@PoliceNat35) January 17, 2024