Radio Rennes tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié après la présentation du Projet de Loi de Finances 2026, la radio associative rennaise dénonce une décision gouvernementale qui pourrait fragiliser durablement tout un pan du paysage radiophonique français. Elle pointe du doigt la réduction du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER), qui passerait de 35 à 19 millions d’euros, soit une baisse de 44 % en un an.
Pour les radios locales et indépendantes, cette coupe est un coup de massue. « Sans précédent, elle menace directement l’existence de plus de 770 radios libres, dont Radio Rennes, et près de 3 000 emplois directs », avertit la station par la voix de son directeur, Gaby Aubert. Au-delà des chiffres, ce serait tout un écosystème culturel, social et démocratique qui vacillerait. « Ce sont des voix locales qui risquent de disparaître, des territoires qui perdront leur média de proximité, et une part du pluralisme démocratique qui s’éteindra », déplore-t-il.
Créé à la demande de l’État, le FSER n’était pas une simple subvention, mais un pilier de l’équilibre entre radios commerciales et associatives. Il visait à compenser le choix des radios libres de renoncer à la publicité, afin de préserver leur indépendance éditoriale. « Le FSER n’est pas une dépense, rappelle Radio Rennes. C’est une contrepartie historique au renoncement volontaire des radios associatives à la logique marchande. »
Née en 1981 dans le sillage de la libéralisation des ondes, Radio Rennes s’apprête à fêter ses 45 ans en 2026. Indépendante, fidèle à ses valeurs et à son ancrage local, elle continue de proposer une radio de qualité centrée sur la culture, la curiosité et l’humain. « La culture, sous toutes ses formes — livre, cinéma, musique —, reste l’ADN de la station », souligne son équipe. Radio Rennes cultive un lien fort avec le tissu associatif, ses bénévoles et ses auditeurs, défendant un média proche, accessible et profondément humaniste.
