Louis Vaneau est né Rennes, le 27 mars 1811. Son grand-père Nicolas Vaneau (1736-1817) fut procureur au présidial de Rennes et échevin. Son père Laurent Vaneau, qui fut directeur des contributions indirectes à Brest, était né lui aussi le 11 août 1779, dans la même ville que son fils. Il s’était marié le 31 janvier 1810 avec Françoise Herminie Thirat, morte en 1816, à Rennes.
Comme ses camarades, l’élève polytechnicien Louis Vaneau (X 1829) est opposé au régime de Charles X. Cette opposition atteint son apogée après la publication des « Ordonnances réactionnaires » ou de « Saint-Cloud » le 25 juillet 1830 puis le « licenciement » de l’École polytechnique le 28 juillet. Le lendemain, Vaneau est dans la rue avec une cinquantaine d’élèves en uniforme contre le régime en place. «Les assaillants, presque tous ouvriers, soutenaient le feu avec l’intrépidité la plus étonnante », raconte Louis Blanc, historien du 19ème siècle dans L’histoire des 10 ans. « À leur tête : Vaneau, Lacroix, d’Ouvrier. Le premier reçut une balle dans le front qui l’étendit raide mort (lors de l’attaque de caserne Babylone défendue par les gardes suisses).»
Transporté à l’hospice par des ouvriers, le jeune homme est inhumé le 31 juillet 1830 au cimetière du Montparnasse où la Garde Nationale lui rend les honneurs militaires. Depuis, sa mort est devenue un mythe de l’École polytechnique. Encore aujourd’hui, sa mémoire occupe une place importante dans les traditions et le folklore de ce prestigieux établissement. Dans l’opinion publique, Vaneau est devenu célèbre grâce à un tableau de Georges Moreau de Tours, daté de 1891, mettant en scène sa mort rue de Babylone. Outre le nom d’une rue (rue Vaneau), la ville de Rennes a élevé la colonne de juillet en son souvenir des Rennais (et celui de Papu) dans le jardin du Thabor. Louis Vaneau repose au cimetière parisien de Montparnasse.