Qui a dit que les étudiants ne se levaient pas tôt ? Ce jeudi 6 février, à 7 h 50, un feu d’artifice a été tiré devant la faculté de droit de Rennes, place Jules Ferry, en signe de protestation contre les coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur. L’action, spectaculaire et bruyante, a été ponctuée par des chants en guise de slogan ! « Même si Macron ne veut pas, nous, on est là » pouvait-on entendre.
Si cette initiative a marqué les esprits, elle a aussi suscité des réactions contrastées. « Je travaille et je lutte socialement aussi, mais à 7 h 50, c’est dur pour les habitants du quartier », confiait un riverain. Face à ce nouveau blocage, le syndicat UNI, classé à droite, a vivement protesté dans un communiqué. Il dénonce l’influence de l’extrême gauche sur les mobilisations actuelles. « Une fois de plus, l’Union pirate et ses alliés privent les élèves de leur droit d’étudier, sous couvert de défendre l’université », écrit l’UNI. « Tout cela est entrepris sous le regard passif de la présidence, qui ne fait rien, si ce n’est adopter une posture attentiste, espérant un hypothétique retour à la raison des bloqueurs et casseurs. Il est urgent de protéger l’université contre les présidences complaisantes à Rennes 1 et Rennes 2, mais aussi contre ces étudiants, qui sont en réalité les premiers à nuire à son bon fonctionnement. »
À Rennes 2, une mobilisation sous haute tension
Depuis plusieurs jours, Rennes 2 est en ébullition. Après une série de dégradations estimées à plus de 300 000 euros, la présidence a pris la décision de fermer l’ensemble du campus, y compris la bibliothèque et les espaces culturels comme Le Tambour. Cette fermeture a suscité la colère des manifestants. Dans un communiqué, l’Assemblée générale de Rennes 2 dénonce une gestion autoritaire et un manque de dialogue de la part de la direction de Villejean. « Afin d’éteindre l’un des mouvements les plus combatifs que l’université a connu depuis 2018, vous faites le choix de la répression en pénalisant l’ensemble des étudiants et du personnel. Cette décision a des conséquences lourdes, sur le plan pédagogique et culturel. » Les grévistes de Rennes 2 et de Rennes 1 exigent la réouverture immédiate des locaux, notamment la bibliothèque et les espaces associatifs. Réunis en assemblée générale, ce jour, ils devaient partir en début d’après-midi en manifestation, avant un retour à Villejean.