Ce 20 septembre 2023, les élèves (1800) et le personnel du lycée et du collège du groupe scolaire Ozanam de Cesson-Sévigné ont été mis à l’abri pour menace d’attentat par courriel. Ils sont restés confinés quelque temps jusqu’à la levée des doutes.
« Vers 11 h 40, une alarme incendie a retenti dans l’établissement », explique un jeune. « On a cru à une alerte classique. Mais en sortant, j’ai vu des militaires. Cela m’a interpellé ! » Arrivé dans le lieu du regroupement, il est inquiet tout comme ses congénères. « Les professeurs n’étaient pas au courant de ce qui se passait. Mais vers midi, ils ont fini par nous dévoiler la vérité. À partir de midi quinze, certains élèves sont partis rejoindre leurs parents. Mais pour ma part, je suis sorti vers 14 h. C’était long. »
Durant le confinement, la situation était tendue. « C’était stressant », ajoute-t-il. « L’ambiance était lourde. On ne savait rien. On ne savait pas comment réagir. Je n’ai pas eu peur. Car avec tous les militaires, on se sentait en sécurité. Il y a toutefois quelques personnes effrayées. Certains ont été pris en charge par les pompiers. Heureusement, les enseignants ont été rassurants. » Beaucoup d’élèves sont partis sans leurs affaires personnelles. D’autres ont pu les récupérer.
D’après nos informations, le mail de menace a été reçu à 23 h 50 par le lycée, le 19 septembre. Ce matin, il a été ouvert à 7 h 15 par le secrétariat de la direction qui en a référé immédiatement au Rectorat. Mais tout le monde n’est pas arrivé à cette heure-là ! À 9 h 37, le courrier est enfin lu par une personne qui saisit l’instance de sécurité de l’Académie. « C’est un laps de temps tout à fait compréhensible », note un proche du dossier. « Tout le monde ne se lève pas à 6 heures du matin. »
À 10 h, le Rectorat joint le commissariat de secteur (Maurepas) qui prévient aussitôt l’hôtel de police. « À 10 h 20, l’ensemble des forces de l’ordre était aux côtés du proviseur et l’intendant du groupe scolaire. » Immédiatement, les collégiens ont été rassemblés sur un plateau technique et les lycéens dans un gymnase où chaque fois un chien renifleur a opéré pour contrôler les lieux. « L’intervention s’est bien déroulée », précise la police. « Les personnels engagés ont été très efficaces. Il n’y avait pas d’engin explosif dangereux. »
Aujourd’hui, des familles s’interrogent toutefois sur le temps de réactivité du Rectorat. Le chef d’établissement pouvait-il alerter les parents sans passer par la hiérarchie éducative ? Pouvait-il fermer son lycée et prévenir les étudiants par SMS ? Une astreinte doit-elle exister 24 h sur 24 h par l’organe de sécurité de l’Académie ? Faut-il organiser des relations en direct entre les lycées et la police ? « Tout le monde a fait correctement son travail », assure un proche du dossier. « On rit jaune, » rétorque un parent d’élève. « En cas de vraies menaces, on peut s’interroger sur les procédures d’alerte. »
Joint vers 17 h 30, le service de communication du Rectorat n’était pas en mesure de répondre à nos questions. En Seine-Maritime, six établissements ont fait l’objet d’une évacuation, mardi 19 septembre, à la suite de « messages de commission d’attentats ». Une enquête a été ouverte par le procureur de la République de Rouen. C’est aussi le cas en Seine–Saint-Denis, dans les Hautes-Pyrénées et les Yvelines, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès des préfectures concernées et de la police.