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mardi 5 décembre 2023
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MAUREPAS : LE CAMP PATAUGE DANS L’INDIFFÉRENCE

Samedi 28 octobre 2023, les averses tombent abondamment sur Rennes. Dans le parc de Maurepas, sur le campement des migrants, un nourrisson pleure sous une tente. « Une seconde, je vais voir ce qu’il a », explique Grâce, jeune Congolaise de Brazzaville. Quelques instants plus tard, elle revient avec son enfant âgé de cinq mois, emmitouflé dans des vêtements chauds. « C’est très difficile avec la pluie, le froid. Je vis seule avec mon bébé. » Grâce n’en dira pas plus. Elle retourne bien vite sous son abri de fortune. 

À quelques mètres de là, sous un refuge fait de bric et de broc, une famille tente de se protéger des pluies diluviennes. « Nous sommes cinq », explique Tamari, jeune Géorgienne, dans un français impeccable. « Il y a mon papa, ma maman, mon petit frère et ma petite sœur de 3 mois. Nous sommes arrivés au parc de Maurepas, il y a quelues semaines. Nous commençons à avoir froid. J’espère une grande maison, bientôt. »

Sous la pluie, Tamari compte ses amis sur les doigts de la main. « Nous sommes une vingtaine de petits Géorgiens », confie-t-elle. Mais il lui est impossible de donner un chiffre exact. Sa mère n’en sait pas plus. « Le campement est divisé en trois parties. Il y a les Congolais, les Albanais et les Géorgiens, » indique une autre Africaine. « La vie est très difficile. On ne sait pas comment on va s’en sortir. Nous sommes au moins quatre-vingts dans cette situation. » 

Certains sont à la rue depuis des mois », explique un Géorgien. 

Assis sur un banc, un Albanais a le regard dans le vague. Il observe des enfants s’amuser devant lui. Difficile de lui parler, la barrière de la langue est là ! D’un geste, il fait comprendre son désarroi, son désespoir. « C’est triste de voir cela », se lamente une riveraine, croisée par hasard. « Je baisse les yeux quand je passe par là. Que puis-je faire pour eux ? J’ai honte, moi, d’être logée », ajoute-t-elle.

Régulièrement, des associations (Utopia 56, Interorganisation de soutien aux personnes exilées) viennent apporter aux déracinés des habits, de la nourriture, des tentes. Régulièrement, des Rennais leur donnent du pain (comme ces deux jeunes rencontrés par hasard, aujourd’hui). « Ce sont nos invendus de notre marché », confie l’un d’eux.  Au loin, les cloches de l’église de Jeanne d’Arc sonnent. Les enfants des migrants sont rentrés dans leur refuge. Un vélo traîne au milieu d’une allée. Il est abandonné sous des trombes d’eau ! 

jean-christophe collet
jean-christophe collet
Lancé par le journaliste Jean-Christophe Collet en 2012/2013, www.rennes-infos-autrement.fr devient un site d’informations en 2015 et est reconnu comme site d’informations en ligne par le ministère de la Culture et de la communication.

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