Alys Rowland, Alicia Besnard et Jude Aubin sont toutes trois étudiantes et membres du syndicat FSE. Devant le tribunal administratif de Rennes, elles contestaient une décision du centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) de Rennes du 1er juillet 2024, leur refusant le renouvellement d’un logement en résidence universitaire. Pour elles, cela ne faisait aucun doute, c’était une sanction déguisée ! Par une ordonnance datant du 5 août, les magistrats rennais ont rejeté la demande des deux premières requérantes. Ils ont rappelé leur participation à la dégradation de la porte d’entrée des locaux, et de la tenue de propos diffamatoires sur le CROUS et son directeur, lors d’une manifestation en soutien à l’étudiant Mohamed, sans papier et lourdement handicapé. « Ces faits constituent une méconnaissance grave du règlement intérieur des résidences universitaires, ainsi qu’une atteinte sérieuse à l’ordre public. » En revanche, La troisième Jude Aubin, secrétaire de l’association FSE — Rennes, s’en sort mieux. Absente lors des journées d’action, elle ne peut être non plus tenue responsable de la communication et des contenus publiés, notamment sur les réseaux sociaux. « Aucun manquement caractérisé au règlement intérieur n’apparaît susceptible d’être reproché à Mme Aubin. » Dans ces circonstances, et compte tenu de la situation financière de l’étudiante, le juge des référés a exigé du CROUS de suspendre sa décision jusqu’à ce que le tribunal se prononce sur la légalité de la mesure. Le CROUS de Rennes Bretagne doit réexaminer la demande de Jude dans un délai de cinq jours à compter de la notification de l’ordonnance. Les étudiantes entendent poursuivre leur mouvement de contestation. Une pétition a déjà recueilli 1600 signatures.