Jacques Cressard, né le 21 avril 1935 à Rennes et mort le 7 mars 2015 à Saint-Grégoire, était un homme politique français respecté. Membre du Rassemblement pour la République, après avoir été adhérent de l’Union des démocrates pour la République, il a servi comme député pendant plus de 12 ans, de 1968 à 1981. Il est décédé à l’âge de 79 ans, laissant une empreinte indélébile dans la vie rennaise.
Le général de Gaulle était très présent dans la famille. Je me souviens de mon père roulant toute laé nuit avec un ami juste pour assister à ses funérailles. C’était vraiment quelqu’un d’important pour lui. »
Le samedi 8 juin, la ville de Rennes a inauguré un passage portant son nom, entre les rues de l’Alma et de Boulais, dans le quartier Henri-Fréville. Lors de la cérémonie, son fils, l’avocat Bruno Cressard, était visiblement touché par tant de reconnaissance. « C’est émouvant de voir toutes les familles politiques se réunir pour lui. Il aurait été fier de voir cela ! » Envers son père, Bruno Cressard n’a pas tari d’éloges. « Il était un homme de conviction. Il aurait été heureux du dynamisme économique de la ville, mais il aurait sans doute été déçu par l’évolution de l’insécurité. Son humanisme serait toujours apprécié par les électeurs, mais le monde des réseaux sociaux ne lui aurait pas convenu. »
En son temps, Jacques Cressard a marqué la scène nationale en proposant, le 26 avril 1972, une proposition loi visant à étendre les droits des « journalistes pigistes ». Ce texte est toujours en vigueur qui montre l’importance de l’homme politique à l’échelle française. Le jeune Jacques Cressard avait d’ailleurs réalisé différents reportages pour l’émission « Connaissance de l’Ouest » diffusée par l’ORTF.
Après sa carrière politique, Jacques Cressard est retourné dans l’enseignement au lycée Anne-de-Bretagne. Juste après son décès, un de nos journalistes lui avait rendu hommage. « Jacques Cressard expliquait l’histoire, la guerre froide et tutti quanti. Il donnait des cours magistraux à des adolescents souvent peu intéressés par les grands de ce monde. Pourtant, il éprouvait un plaisir évident à partager son savoir, en bon hussard de la République.
À l’époque, Jacques Cressard paraissait déjà vieux, comme sorti d’un livre d’histoire. Mais quelle classe ! Il avait toujours un mot agréable pour ses lycéens et s’excusait même parfois auprès d’eux. Un jour, une élève punk avait raté une leçon. Jacques, qui n’était pas né de la dernière pluie, avait dit : “Elle doit sécher…” Apprenant le lendemain qu’elle avait été victime d’un accident, il avait eu la délicatesse de lui demander pardon pour son propos déplacé. D’autres profs ne l’auraient pas fait.
Cet enseignant était un maître et… jamais il ne fit de politique dans ses cours. Il se contentait d’enseigner. Il assurait sa mission de service public. Il gardait ses secrets pour lui et délivrait l’histoire avec un grand H. D’autres auraient été bien plus présomptueux face aux sollictations ingénues de leurs élèves. Lui, non… Il était de la race des professeurs. Il était de ceux qui vous saluent quelques années plus tard, en vous demandant ce que vous devenez ! Un jour, il me fit une belle récompense… J’obtins la meilleure note dans une interro. Une gratification qui me fit plaisir parce que j’admirais tout simplement mon prof. »