Le 46e anniversaire des Trans Musicales de Rennes fut une édition pleine de rebondissements et de nouveautés durant trois jours. Le festival, dont le premier volet s’est tenu à la mythique Salle de la Cité, a réuni cette année environ 55 000 festivaliers, dont 31 900 au Parc Expo. Ce chiffre est inférieur aux 58 000 de l’édition précédente, en raison sans doute de la tempête ou encore de l’inflation.
Retour aux origines
Pour cette édition, la soirée d’ouverture à la Salle de la Cité fut un « revival » apprécié des quelques privilégiés. Ce lieu, témoin de la naissance du festival en 1979, a accueilli jeudi soir un public enthousiaste pour découvrir les talents émergents, comme Ziyad Al-Samman, Roshâni et Girl Ultra. Ce retour aux racines a d’ailleurs affiché complet, un signe que l’attachement au patrimoine bâti des Trans demeure fort.
Devenu le cœur battant de l’événement, le parc expo a connu une profonde transformation. Avec des espaces repensés et des halls réaménagés, les Trans ont élargi leur offre, avec une large part donnée à la découverte en journée, par le biais de concerts libres et gratuites dans la grande salle du Liberté. Cette année encore, cette initiative a attiré plus de 16 000 personnes, un chiffre en croissance et le rôle majeur de ce site dans la diffusion de la culture musicale accessible à tous.
Une programmation audacieuse et internationale
Avec 83 groupes et artistes, dont 15 en première apparition en France, le festival offre une fois de plus une programmation riche et variée, équilibrée entre figures établies et jeunes talents. Parmi les nouveautés marquantes, six créations ou premiers lives ont vu le jour dans la chaleur hivernale de la scène rennaise. Toutefois, le nombre de groupes venus de l’international reste stable, mais la diversité de leurs origines géographiques s’élargit, intégrant des influences de plus de 40 pays.
Le festival poursuit sa démarche écoresponsable, avec une collecte de fonds pour soutenir les associations œuvrant pour la mutation écologique et sociale, un élément qui a pris de l’ampleur cette année. La dimension sociétale des Trans ne se limite pas à l’aspect musical, elle s’étend à l’ensemble de la ville de Rennes. En 2024, 473 personnes issues de structures sociales et éducatives ont participé au Parcours Trans, une initiative permettant à des publics éloignés de la culture d’accéder à l’événement et d’échanger avec les artistes.
Avec des concerts phares comme ceux du duo Candeur Cyclone et une affluence de plus de 15000 spectateurs chaque soir, les Trans montrent une fois encore leur capacité à nourrir une curiosité renouvelée autour des musiques du monde. Malgré son succès indéniable, les Rencontres Trans Musicales peinent à se faire une place dans la presse locale, à l’exception notable de Ouest France et de TV mairie (TVR), qui ont largement couvert l’événement cette année. En dehors de ces médias et de 220 journalistes accrédités, peu de relais régionaux semblent dédiés à ce festival emblématique, malgré son impact culturel et économique pour la ville de Rennes. Ce manque de visibilité dans la presse régionale soulève la question de l’équilibre entre une manifestation de grande envergure et la couverture médiatique locale qui lui est accordée.
Les 46es Rencontres s’inscrivent ainsi comme une édition marquante, dont la clôture à l’Ubu offrira ce soir sans doute encore un moment fort. Les Trans Musicales ne cessent de confirmer leur place incontournable dans le paysage culturel français et international. Rendez-vous en 2025 pour une 47e version qui promet déjà d’être à la hauteur des attentes.