L’église est aux côtés des agriculteurs en colère. « Évêques en Bretagne, nous nous sentons proches de vous, cultivateurs, éleveurs et pêcheurs », assurent dans un communiqué de presse les prélats bretons. Tous les jours, ils affirment les rencontrer sur le terrain, dans leurs exploitations agricoles et leurs ports de pêche. « Nous sommes conscients de votre travail pour produire la nourriture dont les humains et toutes les familles ont besoin pour vivre, et des efforts accomplis pour protéger notre maison commune. Nous entendons votre colère qui manifeste votre désespoir et votre désarroi face à des contraintes de plus en plus nombreuses (…) qui vous déconcertent parfois, tellement elles contredisent vos expériences et vos analyses. »
Les évêques devinent «leur stress et leur exaspération face à des contrôles qui sont de plus en plus imposés et qui engendrent une complexité administrative éloignant des métiers. Nous partageons votre tristesse due au suicide de vos collègues », ajoutent-ils. « Pourtant, vous êtes passionnés et des jeunes veulent s’installer, car ils partagent votre passion. Votre contact avec le vivant végétal et animal, votre souci de la qualité, votre attention à la meilleure manière de produire en respectant l’environnement, en tout cela vous donnez le meilleur de vous-mêmes. Vous apportez à notre société de plus en plus citadine et industrielle une autre façon de vivre et de travailler qui mérite considération et respect, et qui en attire certains. »
Dans ce courrier, les évêques comprennent la colère des agriculteurs. Il est normal que vous puissiez vivre de votre travail. Il est normal que, tous, vous soyez écoutés et que vous procuriez votre concours pour que soient élaborées avec vous les orientations et les décisions politiques en vue d’une juste agriculture avec ses valeurs. Il est normal que justice vous soit faite en vous permettant de vendre vos produits sans que celle-ci soit concurrencée par des productions venant de l’étranger où les normes environnementales ne sont pas contraignantes. Il est normal que votre métier soit pleinement reconnu en tant que tel, et que vous soyez soutenus et encouragés dans la transition écologique à laquelle nous sommes tous solidairement appelés. Nous vous assurons de notre attention et de notre prière. » Les quatre prélats sont Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, Mgr Laurent Dognin, évêque de Quimper et Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc.
