Mardi 19 novembre, le collectif « Pas de bébés à la consigne » a organisé une journée nationale de mobilisation, rassemblant à Rennes comme ailleurs en France professionnels de la petite enfance et parents. Au cœur de cette grève, le message est sans équivoque : il est urgent de réinjecter des moyens humains et financiers dans les structures d’accueil.
Depuis près de 15 ans, les difficultés ne cessent de s’accumuler dans ces établissements. Les témoignages font état d’un véritable malaise : perte de sens, stress, épuisement et explosion des risques psychosociaux. « Le personnel est exténué, aussi bien physiquement que psychologiquement », alerte le syndicat « Sud Rennes Métropole ». « Les réformes successives imposées par le gouvernement n’ont fait qu’aggraver la situation, dégradant année après année les conditions de travail. »
À cette crise s’ajoute un paradoxe manifeste : alors que les besoins en recrutement augmentent, les places en formation, elles, diminuent. Conséquence, les reconversions et arrêts de travail se multiplient depuis plusieurs années. « Les équipes continuent à assurer leurs missions, souvent au détriment de leur propre santé, malgré un manque criant de matériel, de moyens humains et financiers », déplore un membre du collectif.
Pourtant, les constats sont bien connus : des rapports de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et des enquêtes parlementaires ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais, malgré ces alertes, aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre pour améliorer les conditions d’accueil. Face à cette inertie, « Pas de bébés à la consigne » renouvelle ses propositions. Il désire former en urgence 15 000 professionnels par an sur une période de cinq ans, interdire l’emploi de personnel non qualifié, revaloriser les salaires… « Cette mobilisation est un cri du cœur pour une petite enfance mieux accompagnée, respectée et valorisée », prévient le collectif, déterminé à poursuivre le combat.