C’est une figure emblématique du barreau rennais qui vient de disparaître. Michel Hardouin, ancien bâtonnier, s’est éteint à l’âge de 77 ans. Au-delà de son métier d’avocat qu’il exerçait avec probité et talent, l’homme était connu et apprécié de tous. Homme de lettres et de cœur, il aura marqué des générations de confrères et d’étudiants. « Je l’ai eu comme professeur en capacité de droit », explique un ex-étudiant. « Il brillait par son érudition et son humour. »
Sa haute silhouette arpentait le centre-ville de Rennes, notamment autour de la place Saint-Germain, où chacun le reconnaissait. Il avait l’art de la formule et une manière bien à lui d’user des mots avec justesse et malice. Dans les salles d’audience, aux côtés de grandes figures du barreau comme Me Philippe Billaud, il plaidait avec finesse et conviction. « C’était un vrai plaisir de l’écouter », se souvient un journaliste aujourd’hui à la retraite. « Il avait une intelligence très perspicace, toujours teintée d’humour. »
À l’annonce de sa disparition, l’émotion a traversé le monde judiciaire. « C’est avec une infinie tristesse que nous apprenons le décès de Micheel Hardouin », a réagi Paul Delacourt, bâtonnier en exercice. « Bâtonnier de notre Ordre en 1991 et 1992, enseignant à la Faculté de droit de Rennes, ancien président de l’École des Avocats du Grand Ouest, Michel était un confrère engagé, dévoué à notre profession et à ses consœurs et confrères. Il a continué d’œuvrer dans leur intérêt tout au long de son honorariat, avec la profonde humanité que nous lui connaissions tous. Toutes nos pensées vont bien sûr à sa famille et à l’ensemble de ses proches. »
Rue Beaumanoir, où il avait installé son cabinet, son souvenir restera vivace. Michel Hardouin était père de deux enfants, dont l’un, Stéphane Hardouin, a récemment été nommé directeur de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).