On imagine souvent le street artiste jeune ! On l’imagine en pantalon baggy ou salopette de travail bleue, avec une casquette de rappeur figée sur la tête, une cigarette roulée bien trempée sur les lèvres et une bombe de peinture dans la main. On verrait moins une personne d’un certain âge, encore moins une femme habillée comme tout un chacun. Mais heureusement le street art n’est pas réservé à une catégorie de gens.
Au hasard des pérégrinations rennaises, on a rencontré une sorte de street-artiste — disons plutôt une peintre — qui a dépassé allègrement ses quatre-vingts bougies ! On l’a surpris en train de colorer la palissade de sa maison située rue Pierre Hévin dans le quartier de la Mabilais. L’octogénaire manie le pinceau à l’image des peintres-paysans qui recouvraient les murs de leurs fermes dans certains pays de l’Est.
« À l’âge de 4 ans, j’ai eu envie de peindre, mais la guerre était là. Ce n’est qu’à la retraite que je me suis inscrite à l’atelier du Thabor. Depuis, je prends beaucoup de plaisir. Là, j’ai voulu changer l’ancien motif qui représentait un phare. J’ai donc choisi ce paysage comme décor de ma façade. Cela va égayer la rue où il y a des enfants », raconte Beatrix.