Dans la petite commune bretonne de Gaël, une fresque monumentale orne à plus de 35 mètres de haut le château d’eau de la ville. Bien plus qu’une simple œuvre d’art, elle est un hommage vibrant à Saint Judicaël, ancien souverain de Domnonée. Mûrement réfléchie par le conseil municipal de Gaël et son maire Denis Levrel, elle marque désormais la porte de Brocéliande, côté ouest.
Judicaël, aussi connu sous le nom de Saint Judicaël, est une figure emblématique de l’histoire bretonne. Il régna au 7e siècle sur la Domnonée, un royaume situé dans l’actuelle Bretagne, qui s’étendait sur les départements d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, et une partie du Finistère. Son règne fut marqué par une une pacification des relations avec les Francs, notamment grâce à son retrait partiel de la vie politique pour se consacrer à une existence religieuse.
Judicaël est souvent dépeint comme un homme pieux, ayant abdiqué en faveur de son frère pour méditer dans un monastère, où il poursuivit une vie dévouée à la prière et à la contemplation. Cette double facette de sa vie — à la fois roi et saint — fait de lui une figure particulièrement vénérée en Bretagne. Pour concrétiser cette fresque ambitieuse, la commune de Gaël a fait appel à l’artiste Frédéric Gracia.
Connu pour ses œuvres monumentales, Gracia a su capturer l’essence de Judicaël dans une création à la fois majestueuse et symbolique. La peinture murale, visible à des kilomètres à la ronde, est désormais un point de repère visuel et culturel pour les habitants et les visiteurs. Elle incarne non seulement l’identité de Gaël, mais aussi celle de toute la région, rendant hommage à une époque où la Bretagne était un ensemble de royaumes indépendants, chacun avec son propre monarque et son histoire unique.