Tout le monde n’était pas sur la côte d’Émeraude. À défaut de soleil malouin, des milliers de Rennais ont préféré la rue de… Saint-Malo pour une journée placée sous le signe de la paresse urbaine, ce jeudi 1er Mai.
Impossible de ne pas être emporté par l’ambiance : terrasses pleines à craquer, rires au soleil, discussions à bâtons rompus autour d’un verre ou d’un plat créole (clin d’œil au « King Créole », bien en vue). Les restaurants débordaient sur les pavés, et ceux qui n’avaient pas trouvé de chaise s’installaient comme ils pouvaient, en tailleur sur les trottoirs.
Plus loin, un graffeur de la Crèmerie donnait vie à une immense fresque haute en couleur, avec un paresseux hilare en vedette — icône parfaite de l’esprit de la journée. Les bombes à la main, il a attiré curieux et amateurs de street art, pendant qu’un DJ mixait dans une ruelle bardée d’affiches militantes. L’ambiance oscillait entre chill, revendicatif et rock’n’roll.
La foule n’a cessé de grossir au fil de la journée. On a dansé, grignoté, chiné, siroté. Certains ont vibré sur les riffs d’un groupe live, guitare et basse bien en place devant une façade jaune encore en chantier. D’autres ont simplement profité du moment, lunettes de soleil sur le nez, bière à la main, entre amis, en écoutant London Calling des Clash. Rennes, quand elle paresse, ne le fait pas à moitié.